Ursula von der Leyen, actuelle présidente de la Commission européenne, prône l’importance de “défendre la prospérité et la sécurité” en Europe face “aux attaques” de la Russie. Dans cette optique, la présidente se porte candidate pour un second mandat à la tête de la Commission.
Von der Leyen, mobilisée contre la Russie
Lors d’une conférence de presse, Ursula von der Leyen souligne l’importance de “nous défendre contre ceux qui nous divisent de l’intérieur et de l’extérieur” et affirme : “c’est la tâche que je me suis fixée”.
Alors que les sondages favorisent l’extrême droite aux élections européennes du 9 juin, la présidente de la Commission européenne averti que “les amis de Poutine tentent de réécrire notre histoire (…) que ce soit sous les traits de populistes ou de démagogues”, qu’il s’agisse des partis d’extrême droite AfD en Allemagne, Rassemblement national en France ou Confédération (Konfederacja) en Pologne.
“L’agression de la Russie est plus large”
“Les enjeux des prochaines élections sont considérables. Notre Europe pacifique et unie est remise en question comme jamais auparavant”, affirme Ursula von der Leyen lors d’un discours devant le 15ème congrès du parti grec de droite Nouvelle-Démocratie (ND) au pouvoir.
“La Russie ne cherche pas seulement à effacer l’Ukraine de la surface de la terre, l’agression de la Russie est plus large” avec “des attaques hybrides contre l’Europe”, “la manipulation des réseaux sociaux ou l’instrumentalisation des migrants”, estime-t-elle. “Ils veulent détruire notre Europe. Et nous ne laisserons jamais cela”, fustige-t-elle. “Notre travail consiste à riposter”, “nous défendons l’Europe. Nous défendons la démocratie. Nous défendons la prospérité et la sécurité”.
Ursula von der Leyen, avec une longueur d’avance
Candidate pour un second mandat, Ursula von der Leyen a été confrontée à divers défis au cours des cinq dernières années, du Brexit à la pandémie de Covid-19 et à l’offensive russe en Ukraine. Bien que son élection en 2019 ait été une surprise, elle aborde cette campagne avec une expérience plus accrue.
Malgré le fait que sa décision intervient dans un contexte politique complexe dû à l’extrême droite qui affiche ses ambitions, Ursula von der Leyen, 65 ans, part cette fois en campagne avec une longueur d’avance.
Les élections européennes, prévues du 6 au 9 juin, sont d’une importance cruciale pour le renouvellement des principales institutions de l’Union européenne. Le Parti populaire européen (PPE), auquel appartient la CDU, semble en tête dans les sondages et devrait désigner Ursula von der Leyen comme tête de liste lors d’un congrès en mars.
Retour en force de l’extrême droite
Malgré cela, l’extrême droite prend une longueur d’avance, et exploite les inquiétudes des électeurs face au ralentissement économique, aux réglementations environnementales et à la politique d’asile.
Des sondages révèlent une montée significative du groupe Identité et Démocratie (ID), qui regroupe des partis tels que le Rassemblement national (RN, France), le Vlaams Belang belge, l’AfD allemand et le FPÖ autrichien. Cette montée en puissance pourrait faire d’ID le troisième groupe au Parlement européen, avec des implications potentielles sur la politique migratoire et la législation environnementale.
ID doublerait les libéraux de Renew, qui sont d’ailleurs au coude-à-coude avec l’autre groupe de droite radicale en progression autour de Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni, du parti polonais Droit et Justice (PiS) et de l’espagnol Vox.
Le Pacte vert en danger
Si la droite radicale sort renforcée des élections, elle pourrait malgré cela, durcir la politique migratoire et rendre l’adoption de nombreux textes plus difficile, en particulier les
législations environnementales.
Face à cette concurrence, les élus conservateurs du PPE durcissent aussi le ton contre des projets législatifs-phares du Pacte vert dont un texte sur la restauration de la nature davantage édulcoré, ainsi qu’une loi pour réduire l’usage des pesticides, dont ils ont contribué au rejet.
Cette situation pourrait bien placer Ursula von der Leyen en porte-à-faux si son propre parti lui demande de revenir sur les principales réalisations de son mandat : “du report de l’action climatique à la suspension de l’élargissement et de la réforme de l’Union”, observe sur X Alberto Alemanno, professeur de droit européen à HEC Paris.
Possible retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis
Face aux critiques sur les réglementations environnementales, Ursula von der Leyen annonce une “nouvelle phase” du Pacte vert, axée sur la compétitivité des entreprises.
Le renforcement de la défense européenne devrait également occuper une place centrale pour la future Commission, au moment où les Européens s’inquiètent d’un possible retour de Donald Trump à la présidence américaine qui pourrait remettre en question le rôle de Washington dans les pactes de sécurité collective.
Si elle est réélue, Ursula von der Leyen veut créer un nouveau poste de commissaire à la Défense. “Nous devons renforcer la capacité de défense de l’Europe et je pense avant tout à la base industrielle”, a-t-elle dit.
The @EU_Commission is here to support each industry on its net-zero path, I said at today's Industry Summit.
Predictability, lower energy prices, competitiveness and a strong business case for clean tech
– this is what we are working on.
And how we will keep our head start. pic.twitter.com/66Jqn0kKOw
— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) February 20, 2024
Première étape, la Grèce
Elle réitère la nécessité d'”accroître les dépenses de la défense européenne” et loue “le soutien inestimable” du Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis dont le pays est parmi ceux qui “montrent la voie” consacrant plus de 2% du Produit intérieur brut (PIB) à la défense.
La Grèce est “la première étape de ma campagne (…) et je ne peux pas imaginer un meilleur point de départ”, affirme la présidente de la Commission lors d’un discours devant le 15ème congrès du parti grec de droite Nouvelle-Démocratie (ND) au pouvoir.
Lire aussi : Ursula von der Leyen : à la tête de l’Europe contre Poutine