A quelques semaines de l’élection présidentielle américaine, Melania Trump, ex-First Lady et épouse du candidat Républicain Donald Trump, surprend en affirmant son soutien ferme au droit à l’avortement dans ses mémoires, qui paraissent actuellement en librairie. Une position qui étonne d’autant plus que son mari est à l’origine de la remise en cause de ce droit aux Etats-Unis.
Une conviction de longue date
Habituellement discrète sur ses opinions politiques, Melania Trump se positionne de manière inattendue. « Il est impératif de garantir aux femmes l’autonomie nécessaire pour décider de leur choix concernant la maternité, en fonction de leurs convictions personnelles, sans aucune intervention ou pression du gouvernement », écrit l’ex-première dame dans son autobiographie intitulée Melania. Elle précise que cette conviction l’a accompagnée « tout au long de sa vie d’adulte. »
« Pourquoi quelqu’un d’autre que la femme elle-même devrait-il avoir le pouvoir de décider de ce qu’elle fait de son corps ? Le droit fondamental d’une femme à la liberté individuelle, à sa propre vie, lui donne le pouvoir d’interrompre une grossesse si elle le souhaite », poursuit-elle. « Restreindre le droit d’une femme à choisir d’interrompre une grossesse non désirée revient à lui refuser le contrôle de son propre corps. »
Melania Trump en contradiction avec son mari
En pleine campagne présidentielle, l’épouse de Donald Trump se prononce sur un sujet sur lequel on ne l’attendait pas, surtout compte tenu des opinions bien connues du candidat républicain. L’ancien président estime que chaque État doit être libre de décider des restrictions éventuelles concernant l’avortement.
Depuis que la Cour suprême a annulé l’arrêt Roe v. Wade en juin 2022, qui protégeait le droit à l’avortement à l’échelle nationale, de nombreux États du sud ont interdit ou sévèrement restreint l’accès à l’avortement. Donald Trump s’est souvent félicité d’avoir contribué à cette décision en nommant trois juges conservateurs à la Cour suprême pendant son mandat.
Interrogé à ce sujet par Fox News, Donald Trump a toutefois assuré avoir encouragé son épouse à s’exprimer librement. Il a également dû ajuster quelque peu sa position sur la question. Le candidat républicain tente désormais de se présenter comme un défenseur des « droits reproductifs », une trahison pour un bon nombre de ces électeurs conservateurs.
Melania Trump s’attire les foudres des conservateurs
Les déclarations de Melania Trump ont fait l’effet d’une bombe parmi les opposants au droit à l’avortement. Sur X (anciennement Twitter), les réactions fusent. Le groupe SBA Pro-Life affirme que « ce qu’elle dit est en grande partie tout simplement faux ». Kristan Hawkins, présidente de Students for Life, une organisation qui milite pour « l’abolition de l’avortement », qualifie le soutien de Melania Trump à l’avortement d’« anti-féministe », ajoutant qu’il s’écarte de « l’enseignement de la foi catholique. »
Les positions de l’ex-première dame sèment la confusion au sein du camp républicain, notamment parmi les conservateurs, farouchement opposés à l’avortement. L’épouse de Donald Trump pourrait bien redistribuer les cartes d’une élection américaine plus incertaine que jamais.
Le droit à l’avortement au cœur du débat
Le droit à l’avortement est un enjeu central de cette campagne présidentielle. Kamala Harris, démocrate et fervente militante du droit à l’avortement, s’oppose à Donald Trump, qui maintient une certaine ambiguïté sur ses positions actuelles afin de conserver le soutien des conservateurs sans perdre l’électorat féminin.
La question du droit à l’IVG est un terrain miné. L’interdiction totale de l’IVG est impopulaire au niveau national, y compris dans de nombreux États conservateurs. Le parti démocrate l’a bien compris : Kamala Harris a fait de la défense des droits reproductifs l’un des axes principaux de sa campagne électorale.
Le 5 novembre, un débat entre les deux candidats mettra la question de l’avortement au centre des discussions. Il sera alors intéressant de voir quelle position Donald Trump adoptera face à Kamala Harris, qui bénéficie du soutien des pro-choix.
Lire aussi : La présidente de Géorgie dit non aux lois anti-LGBT+