« On n’a pas d’eau à Mayotte et vous trouvez le moyen de justifier l’immigration clandestine » : Estelle Youssouffa, députée Liot, tacle Aurélien Taché (LFI)

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La rédaction

Lors des débats à l’Assemblée sur le projet de loi visant à reconstruire Mayotte, Estelle Youssouffa, députée du groupe Liot, qualifie d’ « obscénité qui dépasse les bornes » l’appel de la France insoumise à demander que les Mahorais fassent preuve de solidarité envers les Comoriens, malgré le passage dévastateur du cyclone Chido qui a laissé « pas d’eau, pas d’électricité, rien à bouffer. »

Une immigration clandestine incontrôlée

Bien avant que le cyclone Chido ne touche 70 % des habitants, estime le ministère de l’intérieur, Mayotte traversait déjà de nombreuses crises dont une immigration incontrôlée : près de la moitié de la population est de nationalité étrangère (48%), en majorité comorienne, selon une étude de l’Insee datant de 2019.

Mayotte est considérée comme le département le plus pauvre de France. En 2018, selon l’Insee, 77% de la population vivait sous le seuil de pauvreté national, soit plus de 200.000 personnes.

« C’est incroyable de trouver le luxe, à des personnes qui n’ont plus de toit, de dire ‘continuez d’accueillir’ » martèle Estelle Youssouffa face au député insoumis Aurélien Taché, lors des débats à l’Assemblée sur le projet de loi visant à reconstruire Mayotte.

Celui-ci a pointé la « politique de double standard » de la part du gouvernement, qui souhaite « la fin du droit du sol pour Mayotte », submergée par une immigration comorienne. Une position « contre les grands principes de notre République », selon l’élu insoumis. « Vous acceptez ainsi que les enfants n’aient pas les mêmes droits en fonction de là où ils naissent dans la République française », a déclaré Aurélien Taché. Il estime que c’est « en mettant en place des voies de migrations légales vers la métropole que nous pouvons régler la question migratoire ». « Par pitié, dites-nous comment vous comptez appliquer notre devise liberté, égalité, fraternité dans notre République française » s’est adressé l’élu insoumis à Manuel Valls, ministre des Outre-mer.

« Un dogmatisme qui dépasse l’entendement »

« J’aimerais bien comprendre quels sont vos critères de richesse », a lancé Estelle Youssouffa, en rappelant que le cyclone Chido a « épargné » les Comores. « J’ai du mal à entendre que Mayotte est plus riche (…) Nous n’avons pas d’eau, pas d’électricité, rien à bouffer, et vous trouvez le moyen de justifier l’immigration clandestine qui continue aujourd’hui ».

L’élue dénonce « l’outrecuidance » d’Aurélien Taché et de ses collègues LFI qui souhaitent, « inclure le pays qui nous revendique et instrumentalise sa population », dans le « maigre programme de reconstruction. »

« Non seulement vous ne venez pas (à Mayotte), mais en plus, vous vous permettez des discours qui alimentent les ingérences étrangères sur notre sol ». « Je trouve ça d’une obscénité qui dépasse les bornes », acheve-t-elle, en affirmant que ce discours « déjà pénible avant » devient « un dogmatisme qui dépasse l’entendement ».

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