Une nouvelle loi répressive a été prise par les autorités talibanes en Afghanistan, imposant des restrictions brutales et sans précédent aux femmes. Cette législation, constituée de 35 articles, marque une nouvelle étape dans la répression systématique des libertés des Afghanes, déjà accablées par un régime qui vise à les effacer de la société. L’ONU exprime sa profonde inquiétude.
Une législation oppressive aux conséquences désastreuses
La loi impose que les femmes se couvrent intégralement lorsqu’elles sortent de chez elles et qu’elles restent silencieuses en public, sous peine de sanctions allant des avertissements verbaux à la détention. Ces mesures, mises en œuvre par la police des mœurs du ministère de la Propagation de la vertu et de la prévention du vice (PVPV), ne sont pas seulement une atteinte aux droits des femmes, mais une tentative claire de les réduire au silence.
Roza Otunbayeva, cheffe de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), a dénoncé cette loi avec force, soulignant qu’elle représente une vision terrifiante de l’avenir de l’Afghanistan. “Après des décennies de guerre et au milieu d’une crise humanitaire catastrophique, le peuple afghan mérite mieux que d’être opprimé pour des comportements aussi innocents que d’arriver en retard à la prière ou de regarder une personne du sexe opposé”, a-t-elle déclaré.
Otunbayeva a averti que cette législation donne aux talibans un pouvoir arbitraire pour harceler, emprisonner et faire taire toute forme d’individualité, en particulier celle des femmes. “Le seul son d’une voix féminine à l’extérieur du foyer est désormais considéré comme une violation morale”, a-t-elle ajouté, mettant en lumière l’absurdité et la cruauté de ces nouvelles règles.
Une nouvelle phase de l’apartheid de genre
Depuis leur retour au pouvoir en août 2021, les talibans ont progressivement imposé un régime que l’ONU qualifie d'”apartheid de genre”, visant à éradiquer les femmes de la vie publique. Cette loi ne fait qu’officialiser des pratiques déjà en vigueur de manière informelle, rendant encore plus étouffante une situation déjà insupportable.
L’ONU s’alarme également des attaques contre les libertés religieuses et la liberté de la presse contenues dans cette loi. Les médias sont désormais muselés, interdits de publier des contenus “hostiles à la charia” ou des images montrant des êtres vivants. Ces restrictions amplifient le climat de peur et de répression, isolant davantage les Afghanes du reste du monde.
Bien que certains articles de la loi interdisent des pratiques comme le “bacha bazi” (exploitation sexuelle de jeunes garçons), ces mesures sont loin de compenser les violations massives des droits humains imposées par le reste du texte.
Un appel urgent de l’ONU à l’action internationale
L’ONU appelle la communauté internationale à réagir de manière urgente. La nouvelle loi talibane constitue une agression directe contre les droits des femmes et les libertés fondamentales en Afghanistan. Si le monde reste passif, les progrès réalisés en matière de droits humains dans le pays risquent d’être anéantis, laissant des millions de femmes et de filles dans une situation de désespoir absolu.
Il est impératif que la communauté internationale exerce une pression maximale sur les talibans pour qu’ils cessent immédiatement cette répression brutale et permettent aux femmes afghanes de vivre avec dignité et liberté.