De père Mahorais, Estelle Youssouffa a grandi sur l’île jusqu’à son adolescence. Brillante journaliste spécialisée notamment sur les questions de relations internationales, elle a travaillé de nombreuses années pour des grandes chaînes telles que LCI, BFM TV ou encore sur Al Jazeera à Londres.
Retournée à Mayotte, elle est très mobilisée contre l’immigration en provenance des Comores. Estelle Youssouffa conduit ensuite une coalition de militants anti immigration. Elle préside un collectif des citoyens acteurs du mouvement social qui avait bloqué l’île il y a quatre ans, pour lutter contre cette immigration clandestine et les nombreuses violences.
Insécurité extrême et combat pour l’accès à l’eau, des “problèmes de pays en voie de développement“
Se définissant comme une « mercenaire» pour cette île éloignée de l’océan Indien « qui est en train de mourir », elle est mobilisée pour la sécurité, la santé, l’éducation et l’accès à l’eau en précisant qu’elle irait « au bout de ses engagements, au combat à l’Assemblée Nationale pour porter la volonté des Mahoraises et des Mahorais » avait-elle déclaré en interview pour Mayotte 1.
Estelle Youssouffa avait indiqué qu’elle se rapprocherait de tous ceux portant les projets favorables à Mayotte, précisant que : « les problèmes que nous avons à Mayotte ne sont pas les mêmes que ceux de la métropole. Quel parti national inscrit dans son programme l’adduction d’eau ? Nous avons des problèmes de pays en voie de développement » avait-elle expliqué lors d’une interview.
Lors de ces élections législatives de 2022, Estelle Youssouffa a ainsi été élue dans la première circonscription de Mayotte sans étiquette politique.
Déclarations sexistes à son encontre
Estelle Youssouffa a essuyé lors de sa campagne électorale un certain nombre de remarques sexistes. Lors d’un débat télévisé sur Mayotte la 1re , alors qu’elle listait à son opposant son casier judiciaire extrêmement chargé. “Vous êtes actuellement mis en examen pour association de malfaiteurs…(…) vous avez été condamné pour coups et blessures ayant entrainé la mort en 1984, vous parlez en connaissance de cause de la prison (…). Vous avez un casier judiciaire long comme le bras!”, détailla-t-elle face à son adversaire, Théophane Narayanin.
Passablement furieux d’entendre la candidate sur ce sujet, celui-ci lui a retorqué qu’il s’agissait de sa vie privée et l’a attaqué sur sa situation familiale : « Je viens pas lui demander à 45 ans pourquoi qu’elle a pas de mari, pas d’enfants ». Face à « cette insolente » « je vais squatter l’antenne » pour ne pas la laisser parler, avait enfin ajouté Théophane Narayanin.