L’Union interparlementaire (UIP) et ONU Femmes s’associent pour faire le point sur la représentation des femmes en politique. Une occasion d’autant plus significative, car 2025 marque le 30ᵉ anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Pékin pour l’égalité des sexes.
Des progrès limités
Bien que de légers progrès aient été constatés, l’égalité femmes-hommes en politique n’est pas encore atteinte. En effet, après une légère hausse de 0,3 point de pourcentage, la proportion de femmes au parlement se hisse à 27,2 %. Cependant, dans les postes gouvernementaux, la représentation des femmes a chuté de 0,4 point de pourcentage. « Trente ans après la Déclaration de Pékin, la promesse d’égalité des sexes dans le leadership politique reste non tenue », regrette Sima Bahous, la directrice exécutive d’ONU Femmes.
Si les progrès sont moindres, ils sont bien là. L’année 2024 a été marquée par de grandes premières. Par exemple, l’élection de Claudia Sheinbaum fait d’elle la première femme présidente du Mexique. C’est également le cas en Namibie et en Macédoine du Nord. Mais bien que 2024 ait été une année politique positive, les progrès sont de plus en plus lents et de plus en plus rares depuis 2017.
De son côté, l’Europe est la région du monde qui compte le plus de pays dirigés par des femmes : ils sont 12. Dans le monde, il y en a seulement 25. Plus de 106 pays dans le monde n’ont encore jamais eu de femme dirigeante.
Des inégalités ministérielles fortes
La représentation des femmes parmi les ministres diminue de façon alarmante. Au 1er janvier 2025, la proportion de femmes à la tête d’un ministère a baissé à 22,9 %, alors qu’elle atteignait 23,3 % en 2024. Cette diminution s’explique par les 64 pays qui connaissent une baisse de la représentation des femmes dans leur cabinet ministériel. Aujourd’hui, seulement 9 pays atteignent une parité parfaite, avec 50 % des postes ministériels occupés par des femmes. Ces pays sont principalement en Europe (Espagne, Finlande, Liechtenstein…).
Malheureusement, ce chiffre aussi représente un échec, car il s’élevait à 15 l’année précédente.
L’attribution des portefeuilles, elle aussi, met en évidence de nets progrès à faire pour atteindre l’égalité en termes de considération. La plupart des domaines politiques de poids, considérés comme « sérieux » et « influents », sont confiés à des hommes. Selon le rapport de l’UIP et d’ONU Femmes, les femmes ne représentent que 17,8 % des titulaires du portefeuille ministériel des Affaires étrangères. Cependant, elles représentent une proportion de 86,7 % dans celui de l’Égalité des sexes et 71,4 % dans celui des Affaires familiales et des Enfants.
Mais bien qu’elles soient encore sous-représentées, elles sont de plus en plus nommées à la tête de portefeuilles importants, tels que l’Éducation et le Tourisme.
Des points positifs significatifs à retenir
Les États-Unis d’Amérique ont la plus forte proportion de femmes députées (34,5 %), ainsi que de femmes présidentes de parlement (33,3 %).
L’Europe arrive en deuxième position avec 31,8 % de femmes députées.
La région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord est dernière du classement, avec seulement 16,7 % des sièges parlementaires, ce qui représente cependant une légère hausse.
De plus, en 2025, le nombre de femmes conférencières s’élève à 64/270, contre 62/273 en 2024.
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