J.D. Vance, devenu une figure incontournable de la politique américaine, est particulièrement connu pour ses positions conservatrices et ses déclarations souvent provocantes. Ancien Marine et avocat, diplômé de Yale, Vance s’est d’abord fait connaître par son livre “Hillbilly Elegy”, où il retrace son parcours au sein de la classe ouvrière de l’Ohio. S’il a su capter l’attention du public et des médias avec ce récit de résilience, ses idées sur les rôles sociaux, notamment ceux des femmes, ont suscité de vives polémiques. Aujourd’hui vice-président élu des États-Unis, son ascension s’est accompagnée de propos marqués par une vision rigide de la famille et des genres, lui attirant critiques et oppositions.
Les critiques des femmes sans enfants et une vision rétrograde du bonheur féminin
En 2021, alors que la candidature de Kamala Harris faisait l’objet de nombreux débats, J.D. Vance n’a pas hésité à formuler des commentaires particulièrement acides envers les femmes sans enfants. Il a ainsi qualifié certaines femmes démocrates influentes, dont Harris, de “femmes à chats sans enfant” et a suggéré qu’elles étaient malheureuses et “regrettaient leurs choix de vie”. Ces propos ont provoqué une réaction en chaîne dans les médias, les commentateurs soulignant le caractère sexiste de tels jugements sur le bonheur des femmes en fonction de leur statut maternel. Selon lui, “les femmes qui choisissent une carrière professionnelle au détriment de la maternité suivent une voie vers le malheur”, une opinion qui rejoint sa vision de la famille traditionnelle comme socle du bonheur individuel.
Ces déclarations révèlent une idéologie marquée par une certaine nostalgie pour les rôles traditionnels de genre. En affirmant que les femmes qui ne se concentrent pas sur la maternité risquent de vivre une vie de regrets, Vance suggère que l’épanouissement personnel des femmes se trouve invariablement dans la sphère familiale, une position qui va à l’encontre des luttes féministes pour l’émancipation et l’égalité des droits.
Une idée surprenante : le rôle des femmes post-ménopausées
Lors d’un podcast en 2020, Vance a aussi étonné avec une suggestion pour le moins inattendue : selon lui, “le but principal des femmes post-ménopausées” est d’aider à élever leurs petits-enfants. Il ajoute qu’une fois la maternité achevée, leur rôle dans la société doit rester centré sur la famille, une vision qui réduit considérablement le champ des possibles pour les femmes plus âgées. Ces déclarations ont été reçues comme une injonction paternaliste, les féministes pointant du doigt la limitation que Vance souhaite imposer aux femmes dans la société.
Une opposition farouche au droit à l’avortement, même en cas de viol ou d’inceste
Vance est également connu pour ses positions inflexibles sur l’avortement. Il soutient des lois strictes interdisant l’avortement, sans exception pour les cas de viol ou d’inceste. Pour lui, ces exceptions ne sont que des “convenances” qui diminueraient, selon ses mots, la sacralité de la vie. Cette position a suscité des critiques virulentes de la part des associations de défense des droits des femmes, qui y voient une négation des droits fondamentaux et de la souffrance que peuvent éprouver les victimes de violences sexuelles.
Cette fermeté idéologique, pour certains extrême, souligne une volonté de contrôler la vie reproductive des femmes et de leur imposer des obligations au détriment de leurs choix personnels et de leur santé mentale. De plus, en niant des exceptions dans des cas aussi délicats, il renforce une vision réductrice de la femme et de ses droits, en particulier dans les contextes les plus traumatisants.
Une conception du mariage aux conséquences inquiétantes
Sur le sujet du mariage, Vance ne recule devant rien pour défendre une vision extrêmement conservatrice. Il s’oppose au divorce sans faute, c’est-à-dire la possibilité pour un couple de se séparer sans motif grave. Vance est allé jusqu’à suggérer que les couples devraient “rester ensemble même dans des situations difficiles, y compris les mariages violents”. Il considère que le divorce affaiblit la société et qu’il faut “encourager les gens à rester dans le mariage pour le bien de leurs enfants”.
De telles déclarations ont choqué de nombreux observateurs, qui y voient une mise en danger des femmes victimes de violences conjugales. En minimisant l’importance de la sécurité personnelle et en insistant sur la préservation du mariage, Vance envoie un message fort sur sa vision des priorités sociales, où le bien-être de la famille prime sur celui de ses membres individuels.
Des propositions de politiques pro-famille radicales
Vance ne se limite pas aux discours et souhaite aussi proposer des réformes. Une de ses propositions les plus controversées consiste à augmenter les taxes pour les personnes sans enfants, tout en accordant des votes supplémentaires aux parents lors des élections. Selon lui, les familles avec enfants auraient un plus grand intérêt dans l’avenir du pays, et donc devraient avoir un poids électoral supérieur. Cette proposition a été largement critiquée pour son caractère discriminatoire et pour sa vision étroite de la citoyenneté.
En somme, J.D. Vance incarne une figure politique aux convictions très marquées, s’inscrivant dans une mouvance conservatrice pour laquelle la famille traditionnelle est au cœur de la société. Ses déclarations, qui vont de la critique des femmes sans enfants à une vision rigide des rôles familiaux, mettent en lumière une conception de la société aux antipodes des luttes pour l’égalité des sexes. Pour ses détracteurs, ces idées sexistes et rétrogrades ne reflètent pas seulement une vision personnelle, mais pourraient avoir des conséquences concrètes et inquiétantes sur les droits des femmes aux États-Unis.
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