La santé des femmes et des filles mise à mal à travers le monde : VIH, paludisme, tuberculose… autant de maladies qui touchent gravement les femmes et les filles dans les régions des pays en développement.
D’après un article de NBC News, l’administration Trump a décidé de suspendre le financement de l’USAID, un drame pour la santé, l’éducation et la lutte contre les inégalités de genre dans de nombreux pays en développement.
Un risque d’explosion des infections au VIH
L’une des conséquences les plus immédiates de cette suspension concerne la lutte contre le VIH. Au Malawi, par exemple, plusieurs cliniques risquent d’être à court de médicaments antirétroviraux, indispensables aux personnes vivant avec le virus. L’USAID finance en effet une grande partie de l’approvisionnement en traitements, et le blocage des fonds compromet la distribution des médicaments et la continuité des soins.
Une experte de l’USAID, spécialisée dans la lutte contre le VIH chez les femmes et les filles et récemment licenciée à cause de ces coupes budgétaires, exprime une inquiétude majeure :« Si ces programmes s’arrêtent brusquement, on peut s’attendre à une augmentation exponentielle des nouvelles infections. Les personnes séropositives ne peuvent pas interrompre leur traitement sans conséquences graves. Sans accès aux médicaments, elles ne pourront plus garder leur charge virale sous contrôle et risquent de transmettre le virus à d’autres. »
En Afrique subsaharienne, où les jeunes femmes de 15 à 24 ans ont trois fois plus de risques de contracter le VIH que les jeunes hommes du même âge, ces interruptions pourraient accentuer les inégalités de genre en matière de santé et provoquer une crise sanitaire à grande échelle.
Une menace pour la lutte contre le paludisme et la tuberculose
Au-delà du VIH, l’USAID joue un rôle crucial dans la lutte contre d’autres maladies infectieuses, notamment le paludisme et la tuberculose. L’agence finance et coordonne des programmes qui permettent la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide, l’accès à des médicaments préventifs pour les femmes enceintes, ainsi que des campagnes de pulvérisation de produits anti-moustiques avant les saisons des pluies.
Or, avec l’arrêt des financements, ces mesures préventives sont suspendues. Anne Linn, une ancienne conseillère en santé communautaire travaillant pour l’USAID, met en garde contre les conséquences de ce blocage à l’approche de la saison des pluies :« Dans certaines régions, l’USAID est la seule organisation qui fournit des moustiquaires et des traitements contre le paludisme. Avec cette suspension, des millions de femmes enceintes et de jeunes enfants risquent de ne pas être protégés. »
Selon le CDC (Centers for Disease Control and Prevention), une femme enceinte est trois fois plus susceptible de développer une forme grave du paludisme qu’une femme non enceinte exposée dans la même région. Dans des pays comme la République démocratique du Congo, où l’USAID finance une grande partie des traitements antipaludiques, cette situation pourrait rapidement devenir alarmante.
Un impact géopolitique et social préoccupant
Cette suspension ne menace pas uniquement la santé des femmes et des jeunes filles : elle pourrait fragiliser des régions déjà instables et avoir des répercussions géopolitiques. En Afrique de l’Ouest, par exemple, l’accès limité à la contraception, les taux élevés de mortalité maternelle et la croissance rapide de la population sont des facteurs aggravants de l’instabilité.
Une ancienne responsable de l’USAID, qui a souhaité rester anonyme par peur de représailles, souligne que cette décision risque d’affaiblir les efforts de stabilisation et de consolidation de la paix dans des régions confrontées à des menaces terroristes croissantes :« En retirant les ressources de l’USAID, on réduit le soutien aux artisans de la paix et aux acteurs communautaires qui tentent de contrer les menaces terroristes et l’instabilité. »
À long terme, la détérioration des conditions de vie des femmes et des jeunes filles pourrait également favoriser des crises migratoires et augmenter les risques de propagation de maladies au niveau mondial, y compris aux États-Unis.
Une lueur d’espoir : la mobilisation continue
Malgré cette situation préoccupante, des experts insistent sur la nécessité de continuer à agir pour éviter un effondrement total des services d’aide internationale.
Anne Linn, bien qu’elle ait été licenciée à cause de la suspension, appelle à la mobilisation :« Nous pouvons encore nous battre pour ces programmes. Il est encore temps d’agir. »
Pour plus de détails, vous pouvez consulter l’article complet de NBC News : https://www.nbcnews.com/news/asian-america/trump-usaid-freeze-women-girls-risk-experts-warm-rcna190783