Donald Trump : son retour historique à la Maison-Blanche

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La rédaction

Donald Trump est officiellement élu, ce mercredi 6 novembre, 47e président des États-Unis. Le candidat républicain a remporté la victoire à la présidentielle américaine face à sa rivale Kamala Harris avec d’ores et déjà 277 grands électeurs contre 224 pour la démocrate.

États-clés et “swing states”, une victoire à grande majorité

Le retour de l’homme d’affaires n’était pas joué d’avance, vu les obstacles majeurs auxquels il a fait face pendant sa campagne, notamment deux tentatives d’assassinat, quatre inculpations et une condamnation au pénal. Sa victoire plonge des millions d’Américains à casquettes rouges dans l’euphorie et autant d’autres dans l’effroi, traumatisés par sa rhétorique de plus en plus amère.

En un laps de temps record, Trump a remporté des États stratégiques comme la Caroline du Nord et la Géorgie, des États-clés, ou « swing states », dont les résultats sont souvent déterminants pour l’issue des élections présidentielles. Son avance décisive a été confirmée par la victoire en Pennsylvanie, qui lui a servi de tremplin, et le Wisconsin, mettant fin aux derniers espoirs de la vice-présidente Kamala Harris. La rapidité de cette victoire rappelle celle de 2016, face à Hillary Clinton, année où Trump avait déjà su capter l’électorat des « swing states. »

Les réactions à l’Internationale

Avant même que cette issue ne soit officielle, le républicain a reçu une pluie de félicitations de responsables étrangers comme Emmanuel Macron. Le président de la République s’est dit «prêt à travailler ensemble comme nous avons su le faire durant quatre années», tout en soulignant leurs différentes «convictions» et insistant sur le nécessaire «respect» dans leur collaboration.

La réaction d’Emmanuel Macron a été rapidement suivie par celle de Marine Le Pen, qui, contrairement aux élections de 2016 et 2020, n’a cette fois pas soutenu Donald Trump. La présidente du Rassemblement national (RN) lui a adressé ses “vœux de succès” et a exprimé son souhait d’un “renforcement des relations bilatérales” entre la France et les États-Unis. Dans son message de félicitations, Jordan Bardella a davantage insisté sur le “réveil” que devrait représenter le retour du républicain à la Maison-Blanche pour les Français et les Européens. “Puisque Donald Trump nous encourage à assurer notre propre défense, prenons-le au mot,” a déclaré le président du RN.

Volodymyr Zelensky, président ukrainien, a félicité le candidat républicain « pour son impressionnante victoire électorale » et appelé son nouvel homologue à œuvrer pour une « paix juste » en Ukraine.

Le Kremlin a indiqué que le président russe Vladimir Poutine ne prévoyait pas de féliciter Donald Trump, précisant que ce dernier serait jugé sur ses “actes”.

Une figure polémique et un discours Divisant

Dans son discours de victoire, Donald Trump a tenté d’adopter un ton unificateur, appelant les Américains à “laisser les divisions des quatre dernières années derrière eux”. Toutefois, ce message contraste avec les attaques virulentes lancées contre Kamala Harris pendant la campagne, ainsi que ses déclarations controversées sur l’immigration. Lors de ses rassemblements, il a accusé les migrants de “poison pour le pays” et a promis de lancer une campagne massive d’expulsions dès son premier jour au pouvoir. Sa rhétorique radicale continue de diviser profondément l’opinion publique américaine.

Vers économie protectionniste et un politique internationale floue

Donald Trump a promis des réformes économiques drastiques pour protéger le marché américain et les emplois locaux. Sa stratégie inclut des baisses d’impôts significatives et des taxes douanières sur les importations, une démarche visant à “voler les emplois d’autres pays”. Les marchés financiers ont réagi positivement à son élection, le dollar enregistrant des gains marqués, et les analystes prévoyant une ouverture en hausse à Wall Street.

Cependant, le président français Emmanuel Macron a exprimé des inquiétudes, en mettant en garde les Européens contre une approche individualiste, un “chacun pour soi”, face à Donald Trump qui favorise les négociations bilatérales au détriment des accords multilatéraux. Cette vision protectionniste pourrait avoir des répercussions sur les relations commerciales transatlantiques, notamment dans les secteurs de l’industrie et de la technologie.

Trump a multiplié les promesses ambitieuses, notamment celle de résoudre le conflit russo-ukrainien avant même sa prise de fonction en janvier, une déclaration qui a provoqué des inquiétudes à Kiev. Il affirme également qu’il mettra fin aux tensions au Proche-Orient, mais sans fournir de détails concrets sur ses méthodes. Connu pour son climato-scepticisme, Trump a par ailleurs affirmé qu’il quitterait de nouveau l’Accord de Paris et relancerait les forages pétroliers sans restriction. Cette approche suscite des critiques tant aux États-Unis qu’à l’international, où les préoccupations environnementales restent un sujet majeur.

Le droit à l’avortement compromis

Les grands débats de ce duel présidentiel portaient majoritairement sur l’immigration et l’avortement. Deux sujets auxquels le candidat républicain a été intransigeant durant toute la campagne. Non à l’immigration et non à l’avortement.

Lors de son discours, il a abordé des sujets sociétaux comme le droit à l’avortement. Cette fois-ci, Donald Trump s’est montré plus évasif. Ce droit a été fragilisé par la nomination de juges conservateurs à la Cour suprême, ce que Trump considère comme l’un de ses accomplissements majeurs. Cependant, il n’a pas précisé si de nouvelles mesures seraient prises pour restreindre davantage ce droit, laissant ainsi place à des spéculations sur sa position réelle sur la question.

Président avec une grande majorité des voies

Les démocrates redoutent l’intensification des attaques de Trump contre ce qu’il qualifie d'”ennemi de l’intérieur”. Sa rhétorique musclée et sa soif de revanche pourraient renforcer les tensions politiques dans le pays. Avec le Sénat sous contrôle républicain et la possibilité que la Chambre des représentants bascule également en faveur de son parti, Trump bénéficie d’une position de force inédite. Cette majorité pourrait lui permettre de faire passer plus facilement ses initiatives controversées.

Un élément marquant de cette nouvelle administration est la nomination d’Elon Musk pour diriger un audit de l’État américain. Musk, qui a soutenu la campagne de Trump avec des dons dépassant les 110 millions de dollars, est censé repenser les dépenses publiques et proposer des réformes. Ce choix inattendu pourrait bousculer les structures administratives traditionnelles, bien que les implications exactes restent floues pour le moment.

Un Président au passé judiciaire épineux

À 78 ans, Trump sera, en janvier, le président le plus âgé à prêter serment. Mais son élection intervient alors qu’il est toujours sous le coup de plusieurs procédures judiciaires, dont une condamnation pour des paiements dissimulés. L’issue de ces affaires, avec des peines potentielles de prison, pourrait peser sur son mandat. La date de sa sentence dans une affaire liée à des paiements occultes est prévue pour le 26 novembre, laissant planer des incertitudes sur les conséquences que cela pourrait avoir sur sa présidence.

Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche crée une onde de choc dans la société américaine. Sa base électorale, portée par l’euphorie de cette victoire, voit en lui un défenseur de leurs valeurs et de leurs intérêts. Mais une grande partie de la population craint un retour aux politiques polarisantes et aux tensions accrues, marquées par des divisions sociales, raciales et politiques.

Dans cette ambiance divisée, Trump a appelé les Américains à l’unité, mais ses promesses de réformes radicales et sa personnalité controversée laissent entrevoir un second mandat tumultueux. Alors que le pays s’apprête à tourner une nouvelle page de son histoire, le monde entier observe attentivement les premières décisions du président réélu, qui pourrait redéfinir l’équilibre politique et économique mondial.

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