La Bgirl afghane Manizha Talash, membre de l’équipe des réfugiés aux Jeux Olympiques (JO), a été disqualifiée pour avoir dévoilé un message politique sur scène. Hier, lors d’une performance à La Concorde, Paris, Talash a révélé une cape portant l’inscription “Libérez les femmes afghanes”, provoquant une réaction immédiate de la fédération internationale de danse sportive. Le lendemain, la fédération a confirmé la disqualification, citant une violation de la règle 50 de la Charte olympique.
La Règle 50 de la Charte Olympique : un débat controversé
La règle 50 de la Charte olympique interdit strictement aux athlètes d’exprimer des opinions politiques, religieuses ou raciales lors des Jeux Olympiques. Selon la fédération, “Bgirl Talash a été disqualifiée pour avoir affiché un message politique sur sa tenue vestimentaire, en violation de la règle 50 de la Charte olympique.” Cette décision a suscité des débats sur la place de la liberté d’expression dans le sport, en particulier pour les athlètes qui souhaitent utiliser leur plateforme pour sensibiliser le public à des causes importantes.
Manizha Talash, âgée de 21 ans, avait débuté son duel contre la Néerlandaise Bgirl India juste après avoir dévoilé sa cape bleue arborant le message. Née à Kaboul, Talash a fui l’Afghanistan pour échapper à la répression croissante sous le régime taliban, installé depuis 2021. “Je ne suis pas partie d’Afghanistan parce que j’ai peur des Talibans ou parce que je ne peux pas y vivre. Je suis partie pour faire ce que je peux pour les filles d’Afghanistan, pour ma vie et mon futur,” avait-elle confié avant la compétition, illustrant sa détermination à défendre les droits des femmes de son pays.
L’impact d’un geste symbolique : sport et activisme en Collision
Talash a découvert le breaking, une discipline de la danse issue de la culture hip-hop, à l’âge de 18 ans, en s’inspirant de vidéos sur Internet. Sa participation aux JO marque la première apparition du breaking sur la scène olympique, une étape importante pour ce sport. Cependant, la jeune femme n’a pas pu aller au-delà du premier tour de la compétition, étant battue par Bgirl India avant d’être disqualifiée pour son geste symbolique.
La disqualification de Talash a fait écho au sein de la communauté internationale, attirant l’attention sur la situation des femmes en Afghanistan et sur la question plus large de la liberté d’expression dans le sport. Certains soutiennent que les JO devraient rester un espace apolitique, tandis que d’autres affirment que les athlètes ont le droit d’utiliser leur visibilité pour aborder des problèmes mondiaux urgents.
Pendant ce temps, la Japonaise Bgirl Ami, âgée de 25 ans, a remporté la compétition, devenant ainsi la première championne olympique de l’histoire du breaking. Cependant, l’héritage de ces premiers JO pour le breaking est désormais marqué par la controverse entourant la disqualification de Talash, qui a mis en lumière les tensions entre les principes de la Charte olympique et les aspirations des athlètes à faire entendre leur voix sur des questions sociales cruciales.
L’éviction de Bgirl Talash des Jeux Olympiques pour son “message politique” met en lumière un débat complexe sur le rôle des athlètes dans l’activisme social, et sur les limites de la liberté d’expression sur la scène sportive internationale.