Avortement : Donald Trump responsable d’une “crise sanitaire”

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Mathéa Mierdl

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La course à la présidentielle américaine est à son paroxysme. Pour atteindre la Maison Blanche, les candidats jouent actuellement leurs dernières cartes. Kamala Harris continue sur sa ligne de conduite, l’avortement est le thème central de sa campagne. Savoir si ce sujet controverser peut lui ouvrir les portes de la Maison Blanche.

L’avortement, thème phare de la candidate démocrate

Dans la dernière ligne droite, Kamala Harris place toujours l’avortement au cœur de sa campagne électorale. C’est avec cet élément principal qu’elle attaque le plus son concurrent républicain. À la fin septembre, la candidate accuse Donald Trump d’être responsable d’une crise sanitaire en Géorgie : “C’est une crise sanitaire et Donald Trump est l’architecte de cette crise”. La Géorgie fait partie des États restrictifs vis-à-vis de l’avortement.

Jusqu’à maintenant, l’avortement était le sujet phare de la campagne de Kamala Harris, et l’immigration celui de Donald Trump. Aujourd’hui, à l’aube des élections, ces deux sujets deviennent à eux deux les proposition pionnière de toute l’élection. Le 5 novembre, les Américains ne voteront pas uniquement pour leur nouveau président (ou présidente). Dans certains états, des référendums ont été mis en place pour la restriction de l’immigration et d’autres pour la levée de l’interdiction de l’avortement.

Ce référendum contre l’interdiction de l’avortement a été notamment mis en place dans dix états. Le Névada, New-York, l’Arizona, le Colorado, le Missouri, la Floride, le Nébraska, le Dakota du Sud, le Maryland, et le Montana sont les 10 états dans lesquels les Américains voteront pour leur candidat favoris et pour ou contre la protection du droit à l’IVG.

L’Arizona, état-clé à double tranchant

Le vote des citoyens de l’Arizona sur ce référendum « peut tout faire basculer » selon Samara Klar, professeure de sciences politiques à l’Université d’Arizona. Selon elle, c’est la mobilisation qui influe sur le résultat. Si l’état d’Arizona est si important pour ce référendum, c’est parce qu’il est susceptible de virer tant républicain que démocrate. La jeunesse en Arizona n’est pas convaincue par le droit à l’avortement. “Je pense vraiment que l’avortement est un meurtre”, affirme Pedro Lopez tout en précisant qu’il doit y avoir « exception en cas de viol ou d’inceste ». Ce jeune homme, issu de l’immigration l’égale assure qu’il votera pour Donald Trump mais aussi pour référendum local qui propose d’autoriser la police d’Arizona à arrêter les migrants “illégaux”.

Actuellement en Arizona, l’avortement est autorisé jusqu’à 15 semaines de grossesse. Le référendum d’initiative citoyenne de cet état, propose de repousser cette autorisation jusqu’à la viabilité du fœtus, ce qui équivaut environ à 24 semaines de grossesse. Dans cet état, même si les deux candidats sont au coude-à-coude, une légère avance est en faveur de Donald Trump.

Benjamin Case, assistant professeur à l’Université d’État d’Arizona, affirme que le droit à Interruption Volontaire de Grossesse est soutenu par la majorité des Américains. Il ajoute que c’est une bonne stratégie d’avoir mis l’avortement au centre de sa campagne. « Plus les gens ont ce sujet en tête, plus cela l’aide ». Depuis que les États sont libres de leur décision concernant droit à l’avortement, le parti démocrate est celui qui a le plus soutenu sa protection.

L’avortement, 3ème position des préoccupations 

Les électrices votent en plus grand nombre que les électeurs aux États-Unis, et elles sont majoritairement favorable à la candidate. Cependant, les votes dans l’état du Nevada est tout autant crucial que ceux en Arizona. Au Nevada, bien que l’avortement soit autorisé, les Américains voteront, comme dans l’état de New-York et du Colorado, le référendum républicain pour renforcer ou non les protections.  

On peut tout de même envisager qu’en Floride, Arizona, au Missouri, au Dakota du Sud, ainsi qu’au Nebraska, les référendums pourraient avoir la conséquence très concrète attendue par le camp démocrate : la levée d’interdictions ou de restrictions à l’avortement.

Benjamin Case explique que les résultats de ces référundums sont plus complexe qu’il n’y parait. Le Texas et le Kentucky sont deux états très conservateurs mais ou le droit à l’avortement a toujours été largement voté lorsqu’il s’agissait d’élections directes pas les électeurs. Mais un tel résultat n’est pas significatif. Le fait est que dans la liste des préoccupations électorales, l’avortement arrive en troisième position après l’économie et l’immigration.

L’interdiction de l’avortement, un danger de mort

Les restrictions liées à l’avortement touchent des millions de femmes. C’est un combat pour les droits des femmes que mène Kamala Harris. C’est en parti pour cela qu’elle a fait de l’avortement l’un des thèmes centraux de sa campagne. Mais il ne s’agit pas uniquement de libre arbitre et de disposer de son corps. Certaines grossesse peuvent être très à risque et mettent la vie de la femme enceinte en danger.

Si la candidate promet de restaurer la liberté reproductive dans le pays, elle répète aussi que Donald Trump est responsable des histoires tragiques liées à ces restrictions, ce qui l’amène a qualifier le problème de crise de santé publique. Lors de certains événements de la campagne, des femmes ont partagé des histoires personnelles de grossesses quasi mortelles. En raison des lois restrictives dans leur États, elles n’ont pas pu mettre un terme à leur grossesse. Même dans des cas où la septicémie, une infection grave, mettait leur vie en danger.

Grace Ireland, jeune militante de 26 ans est aussi infirmière. Elle a travaillé dans plusieurs États où l’avortement est interdit ou restreint. Elle a vu des femmes souffrir de conséquences dramatiques à cause de grossesses non viables. Face à ces dangers, les médecins refusent aujourd’hui d’intervenir. Elle rappelle le danger que cela représente pour leur vie : “Des femmes se retrouvent en état de septicémie et meurent parce qu’elles ne peuvent pas recevoir les soins dont elles ont besoin”.

 

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