Virginia Giuffre, symbole des victimes d’Epstein, s’est suicidée en Australie

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Cynthia

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Virginia Giuffre, figure emblématique du combat contre l’exploitation sexuelle orchestrée par Jeffrey Epstein, s’est donné la mort en Australie à l’âge de 41 ans. Sa disparition tragique laisse derrière elle un vide immense dans la lutte pour la reconnaissance des victimes de crimes sexuels.

« C’est avec le cœur brisé que nous annonçons que Virginia est décédée la nuit dernière dans sa ferme en Australie occidentale« , a déclaré sa famille dans un communiqué. « Elle s’est suicidée après avoir souffert tout au long de sa vie des agressions sexuelles et du trafic sexuel » dont elle a été victime.

Les services d’urgence sont intervenus vendredi soir dans une maison au nord de Perth, après avoir été alertés de la découverte d’une femme inerte. La police a confirmé que la femme de 41 ans avait été déclarée morte sur place, sans confirmer officiellement son identité.

La famille de Virginia Giuffre a salué « son incroyable courage et son esprit aimant« , tout en soulignant l’insupportable fardeau qu’elle portait depuis tant d’années : « En fin de compte (…) il est devenu insupportable pour Virginia de supporter le poids des agressions« .

De Mar-a-Lago aux tribunaux : un parcours de combat et de résilience

Née Virginia Roberts, la jeune femme avait été propulsée malgré elle sous les projecteurs lorsqu’elle avait accusé Jeffrey Epstein de l’avoir réduite en « esclave sexuelle » au début des années 2000. Son cauchemar avait commencé à 16 ans, lors d’un job d’été à la résidence Mar-a-Lago, propriété de Donald Trump en Floride. C’est là qu’elle avait rencontré Ghislaine Maxwell, alors compagne de Jeffrey Epstein.

Maxwell, depuis condamnée à 20 ans de prison, l’aurait approchée en lui parlant d’un homme riche recherchant une masseuse. Mais rapidement, les massages chez Epstein avaient pris une tournure sexuelle. Comme tant d’autres victimes, Virginia était trop fragile pour se défendre, elle qui avait déjà connu des agressions sexuelles et une enfance marquée par la fuite.

Son témoignage n’a jamais cessé de bouleverser l’opinion publique. À travers son histoire, elle portait la voix de centaines d’autres survivantes, dénonçant sans relâche l’impunité des puissants.

En 2021, elle avait déposé plainte contre le prince Andrew, frère du roi Charles III d’Angleterre, pour des agressions sexuelles présumées sur mineure. Andrew, qui a toujours nié les faits, a évité un procès retentissant en 2022 en concluant un accord financier estimé à plusieurs millions de dollars, une partie étant destinée à une organisation pour les victimes d’exploitation sexuelle selon la presse britannique. Cet accord avait précipité sa disgrâce et son retrait de la vie publique.

En mars dernier, Virginia Giuffre avait publié des images d’elle blessée et hospitalisée après un accident de voiture en Australie occidentale, où elle affirmait n’avoir plus que quelques jours à vivre. Son agente avait alors précisé que Virginia n’avait pas réalisé que ses messages avaient été rendus publics.

Un héritage de combat et de sororité

Installée en Australie avec son mari et ses trois enfants — Christian, Noah et Emily — Virginia Giuffre avait fondé l’association Speak Out, Act, Reclaim, dédiée au soutien des victimes d’agressions sexuelles et de trafic humain. Au-delà de son propre combat, elle était devenue une source d’inspiration pour d’innombrables survivantes dans le monde entier.

Son avocate et amie proche, Sigrid McCawley, a salué son engagement inébranlable : « Son courage m’a poussé à me battre plus fort, et sa force était impressionnante« .
De son côté, son agente new-yorkaise, Dini von Mueffling, a rappelé combien Virginia était spéciale : « Profondément aimante, sage et drôle, elle était un phare pour les autres survivants et victimes« .

Dans un monde qui tente encore de tourner la page sur les crimes de Jeffrey Epstein, la mort de Virginia Giuffre résonne comme un appel à ne jamais oublier les survivantes ni le combat qu’elles mènent chaque jour, souvent dans l’ombre.

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