Au Women’s Forum, les entreprises partagent leurs initiatives pour combattre les violences faites aux femmes. Alors que 124 femmes ont été tuées par leur mari depuis le début de l’année 2022, le Women’s Forum s’est penché sur la prise en charge des femmes victimes de violences par l’entreprise. “Il faut briser le tabou.”, a insisté la Présidente de la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes de l’Assemblée nationale, Marie-Pierre Rixain.
L’indispensable action du secteur privé sur les violences
Céline Bonnaire, directrice générale de la Fondation Kering, rappelle qu’une femme sur quatre est victime de violences, et qu’il y a donc des victimes dans toutes les entreprises. “La violence domestique peut arriver n’importe où, à n’importe qui, peu importe la culture, la classe sociale, la religion…“, ajoute-t-elle. Dans les entreprises, des solutions applicables rapidement et concrètes sont mises en place pour aider les victimes dès qu’elles sont détectées. “Nous avons créé un réseau de femmes pour agir vite, nous formons par exemple le personnel à reconnaître des phrases typiques dans le vocabulaire des victimes.”, explique d’abord Anne Sophie Beraud vice-présidente Diversité, inclusion et protection sociale du groupe Accor.
Marie-Pierre Rixain ajoute que vie personnelle et vie professionnelle sont étroitement liées. L’entreprise peut donc agir pour sauver une femme victime de violences. “En France, il est possible de verser le salaire sur un compte personnel pour que les femmes gardent leur indépendance économique et puissent quitter le domicile violent”, explique-t-elle.
Une collaboration étroite entre les entreprises
De son côté, Céline Bonnaire rappelle que Kering travaille avec de nombreuses entreprises telles que L’Oréal, BNP Paribas, Publicis ou Orange au travers de son réseau One in Three Women. Le but de cette initiative : encourager les entreprises à soutenir les survivantes parmi leurs propres employées à travers des mesures concrètes. En travaillant ensemble et en partageant les meilleures pratiques de chacun, la coalition a développé des “boîtes à outils de sensibilisation“, des formations en face à face, ainsi qu’un apprentissage en ligne.
De plus, des campagnes de sensibilisation visant les hommes potentiellement agresseurs ont été mises en place dans un grand nombre d’entreprises, comme chez Accor : “Les hommes doivent être impliqués et comprendre la gravité de leurs actions”, martelle Anne-Sophie Beraud.