VIDEO – Judith Godrèche dénonce le soutien dont bénéficie le réalisateur Benoît Jacquot dans le milieu du cinéma. Adolescente, elle a été sous l’emprise d’une relation toxique avec le réalisateur de 40 ans, qui n’a jamais caché son penchant pour les actrices très jeunes.
🎥 Dans la série "Icon of French cinema" sur Arte, l'actrice Judith Godrèche décrit une relation d’emprise qui dure plusieurs années avec Benoît Jacquot, alors qu’elle n’avait que 14 ans et lui 40, soulignant que le cinéaste est “estimé pour sa perversion”.
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— The Women’s Voices (@TheWomensVoice1) January 11, 2024
“La petite fille en moi ne peut plus taire ce nom”
Dans la série “Icon of French cinema” sur Arte, l’actrice évoque très récemment cette relation qui dure plusieurs années avec Benoît Jacquot, de 25 ans son aîné. Pourtant, elle n’avait encore jamais mis en cause le réalisateur de manière explicite. Benoît Jacquot de son côté, n’a pas souhaité réagir.
Dans une story postée sur Instagram, elle écrit : “La petite fille en moi ne peut plus taire ce nom”. Dans ce message, d’abord effacé puis remis en ligne, elle parle d'”emprise” et de “perversion” concernant celui qui a partagé sa vie jusqu’à ses 20 ans.
“Il s’appelle Benoit Jacquot. Il manipule encore celles qui pourraient associer leurs noms au mien. Témoigner. Il menace de me traîner en justice pour diffamation”, révèle la comédienne de 51 ans, indiquant que le réalisateur est “estimé pour sa perversion”.
“Elle qui avait en effet 15 ans, et moi 40, je n’avais pas le droit”
“Qui a de l’estime pour les pratiques de BJ ? Connues de tous et toutes depuis 35 ans ? Qui cautionne et valide ? L’agent qui le représente ? Qu’il m’a présenté à 14 ans ? Son producteur ? Même chose. (…) D’où lui vient ce sentiment d’impunité ? Tous se savait. Et les mêmes sont aux manœuvres”, poursuit-elle, disant craindre qu’on ne lui “tourne le dos” après ces révélations.
Son témoignage est motivé par le visionnage d’un documentaire où le cinéaste assume l’aspect transgressif de sa relation passée avec l’adolescente. “Oui, c’était une transgression. Ne serait-ce qu’au regard de la loi (…) on n’a pas le droit en principe, je crois. Une fille comme elle qui avait en effet 15 ans, et moi 40, je n’avais pas le droit”, peut-on l’entendre dire dans le documentaire qui date de 2011. Judith Godrèche, sur le plateau de Quotidien a d’ailleurs expliqué que le consentement à 14 ans n’existe pas : ” qu’on n’est pas excitée à 14 ans à l’idée de coucher avec un type de 40 ans” comme l’affirme le réalisateur dans un documentaire.
“Le cinéma était une sorte de couverture”
« Le fait est que, d’une certaine façon, le cinéma était une sorte de couverture, au sens où on a une couverture pour tel ou tel trafic illicite (…) pour des mœurs de ce type-là, je dirai sûrement », déclare encore Benoît Jacquot dans le reportage, avant d’ajouter : « Et en même temps dans le landerneau cinématographique, on peut sentir qu’il y a une certaine estime, ou une certaine admiration, pour ce que d’autres aimeraient sans doute bien pratiquer aussi. »
“Je ne peux filmer une comédienne que si j’en suis amoureux”
Le réalisateur a construit son œuvre autour des actrices, des stars comme Isabelle Huppert ou des débutantes comme Isild Le Besco, sœur de Maïwenn, révélée à 18 ans dans “Sade”, premier de leur six films ensemble. Judith Godrèche, elle, est révélée dans “Les Mendiants” de Jacquot (1988) puis “La Désenchantée” en 1990.
“Je ne peux filmer une comédienne que si j’en suis amoureux”, assumait en 2009 l’intéressé dans le journal Le Figaro. “Les actrices de mes films sont comme les femmes de ma vie […] la chair de ma vie”.
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