VIDEO – Eve Gilles, nouvelle Miss France défend la place des femmes dans les mathématiques

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L’élection Miss France vient d’avoir lieu. “Conte de fées” pour les uns, concours “sexiste” pour les autres, la cérémonie Miss France s’est tenu à Dijon cette année, malgré les polémiques qui entourent le concours, accusé d’être “sexiste”. Malgré cela, la nouvelle Miss France, Ève Gilles, dont la coupe de cheveux courte est l’objet de polémique sur les réseaux, l’inclusivité des femmes et mais aussi leur place dans les mathématiques.

Miss France : entre polémiques et succès 

Désormais centenaire, le concours Miss France est “synonyme de conte de fées et de rêve”, pour la Société Miss France. Sa présidente Alexia Laroche-Joubert, souligne que c’est un “ascenseur social” et évoque des Miss devenues “femmes d’affaires, médecins ou encore réalisatrices”. Les critères ont de plus été “modernisés”, assure-t-elle. Une candidate n’a désormais plus de limite d’âge et peut être transgenre, mariée, mère… et même tatouée.

Cette “évolution” est cependant encore loin de satisfaire les féministes. Car même si, officiellement, le seul critère physique est la taille (au moins 1,70 m), le concours reste englué dans les stéréotypes, selon ses détractrices. “C’est du feminist-washing: on reste dans une élection très misogyne”, estime Mélinda Bizri, de la Ligue des droits de l’Homme à Dijon, qui appelle au boycott de la cérémonie avec de nombreuses autres associations. “Les femmes se violentent toute leur vie pour atteindre ces critères fantasmagoriques, selon des schémas qui mettent très longtemps à se déconstruire”, souligne-t-elle. “Miss France est toujours aussi sexiste dans le principe de classer les femmes sur des critères de beauté”, renchérit Violaine de Filippis, porte-parole d’Osez le féminisme.

Ève Gilles et la place des femmes dans les sciences

Pour autant, chaque cérémonie compte parmi les audiences les plus élevées de TF1: un pic à 9,1 millions de téléspectateurs cette année. Le concours a sacré Ève Gilles, 20 ans, qui représentait le Nord-pas-de-Calais. “Personne ne doit vous dicter qui vous êtes”, a déclaré la lauréate, lors de la compétition, faisant de ses cheveux courts une différence par rapport aux autres Miss, toutes à la chevelure longue. Originaire de Quaëdypre, un village proche de Dunkerque, Ève Gilles, a promis de “défendre les valeurs des femmes fortes”.

Dans une interview accordée au journal de 13h sur TF1, Ève Gilles s’est aussi exprimée sur le manque de femmes dans les mathématiques, au micro d’Anne-Claire Coudray. “Pour moi, il y a aussi un problème dans l’appréhension des maths. C’est-à-dire qu’on va dire aux jeunes filles, aux jeunes hommes, à tout le monde : “Oui, les maths, c’est compliqué, vous allez voir, c’est dur, il faut s’accrocher.” Non. Il faut leur dire “écoutez, c’est un défi, vous allez vous amuser. Il y a un problème, il faut trouver la solution” et là ça changera toute la dynamique.” explique-t-elle.

La moitié des filles renoncent aux mathématiques dès la première

Seulement 22% des postes en mathématiques à l’université appartiennent à des femmes selon le CNRS : une situation alarmante. En 25 ans, la place des femmes en mathématiques n’a pas progressé. Une enquête de 2019 menée sur les diplômé-es de master en mathématiques, révèle que les femmes représentent 36% des 1593 diplômé-es de master en mathématiques.

Et pour cause, la désorientation des filles en mathématiques se joue dès la première, où 75% des garçons prennent la spécialité mathématiques pour seulement 55% des filles, signifiant que 55% des filles renoncent aux mathématiques. Une décision qui diminue aussi fortement la présence de femmes dans le numérique, les sciences de l’informatique ainsi qu’en sciences de l’ingénieur, selon l’institution “Femmes et mathématiques”. La nouvelle Miss France aimerait voir évoluer ces chiffres car à l’avenir, elle aimerait devenir statisticienne.

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