“Il faut raconter ce qu’il se passe en Iran”, c’est le cri du coeur de Golshifteh Farahani, actrice et chanteuse iranienne exilée en France.
Depuis la mort de Mahsa Amini et le début de la révolution des iraniennes, l’actrice née à Téhéran suit sans cesse les nouvelles de son pays. Celle qui n’avait jamais commenté ouvertement la politique iranienne, relaie aujourd’hui quotidiennement les actualités de la révolte sur ses réseaux sociaux. “Cet événement a déclenché quelque chose de très charnel, de viscéral”, explique l’artiste.
Elle-même avait été forcée de fuir l’Iran et de se réfugier en France à 25 ans, après être apparue sans voile aux Etats-Unis.
Golshifteh Farahani déplore d’ailleurs le manque de réaction de la France au début des répressions. “Ce n’est pas un combat par rapport à la religion, à l’islam, ou un jugement sur le voile : c’est juste la liberté de choix de le porter ou non”, rappelle-t-elle.
“Cette fois c’est différent”
Golshifteh Farahani a vu naître “beaucoup de mobilisations” en Iran, mais elle le sait : “cette fois, c’est différent. On avait peur, mais cette génération n’a pas peur, pas honte”. A son époque, la jeune femme s’était même rasé la tête par deux fois. C’était sa seule solution pour ne pas être obligée de se voiler. “J’ai réussi à être libre en Iran mais en tuant ma féminité”.
Même si elle confie avec honnêteté que l’exil est un déchirement, elle se revendique de tout cœur avec les manifestants. “On est tous ensemble.” insiste-t-elle. “On appartient à l’Iran pour toujours, même si c’est difficile”, avoue l’actrice, qui se sent souvent impuissante face aux actualités.