Plusieurs sociétés de VTC lancent de nouvelles options gratuites. Les clientes ont désormais l’opportunité de demander spécifiquement d’être mises en contact avec une conductrice plutôt qu’un chauffeur.
Démocratisation de la profession et sécurité
Les sociétés de VTC Uber et Bolt mettent à disposition de leurs clientes une nouvelle option. Ils garantissent aux utilisatrices la possibilité de choisir que leur chauffeur soit une femme. Cette nouvelle option permet de rassurer les conductrices comme les clientes. La plateforme numéro 1 de mise à disposition de VTC lance “Uber by Women”. Cette option sans surcoût permet donc aux clientes choisir si le chauffeur sera un homme ou une femme. Uber explique cependant que si cette nouvelle option n’engendre pas de coûts supplémentaires, les utilisatrices seront confrontées à un temps d’attente plus long. Ce dispositif n’est pas nécessairement une nouveauté pour Uber. Un dispositif a déjà été lancé par Uber dans d’autres pays, notamment en Pologne ou en République tchèque.
“Quelque 1.500 femmes chauffeurs à Paris pourront prendre en charge des passagères”, indique l’entreprise dans un communiqué. 1.500 femmes chauffeurs est une part particulièrement faible du marché VTC qui fonctionne si bien. Uber explique le temps d’attente plus long par ce peu de conductrices disponibles. “Ce nombre étant limité, les temps d’attente sur Uber by Women pourraient être plus élevés que sur d’autres options, 15 minutes en moyenne contre 4 minutes” avec la méthode de commande classique.
Cette option représente un double objectif pour la société qui domine le marché. D’une part, Uber espère que ce dispositif permettra de “féminiser la profession” largement dominée par les hommes. Uber by Women est “une excellente façon d’accroître l’attractivité du métier de VTC auprès de femmes qui ne se projetteraient pas dans cette profession”, explique Laureline Serieys, directrice d’Uber en France. D’un autre côté, la sécurité des clientes est en jeu. En proposant ce dispositif Uber se montre à l’écoute de de la clientèle en “assurant plus de sécurité” à ses clientes. Pour que les conductrices, elles aussi, soient gagnantes, Uber propose une “réduction substantielle” des frais prélevés sur chaque course, assure l’entreprise. L’option est réservée aux clientes, et un rappel de cette règle s’affiche sur l’application. Les conductrices auront la possibilité d’annuler la course dans l’éventualité où un homme se permettrait d’utilise cette option.
Un geste de lutte contre les violences faites aux femmes
Son concurrent européen Bolt annonce de son côté le lancement en France d’une option similaire appelée “Women for Women” d’ici la fin de l’année 2024. La société Bolt compte également mettre en place un système de vérification de l’identité des utilisateurs “pour améliorer la sécurité de tous”.
Pour le concurrent phare d’Uber, l’objectif n’est pas de démocratiser la profession auprès des femmes. Le but est bel et bien de protéger les clientes et les conductrices de potentiels agresseurs. “Pour Bolt, il est essentiel de garantir la sécurité de toutes les femmes dans les VTC, sans compromettre celle d’un groupe au bénéfice d’un autre”, a souligné le directeur de Bolt en France, Julien Mouyeket. “La catégorie Women for Women incarne cet engagement, en répondant aux attentes de sécurité des utilisatrices tout en protégeant les femmes chauffeurs”.
Ce système de sécurité est le premier de beaucoup d’autres à suivre. La plateforme européenne annonce prévoir de proposer d’autres dispositifs d’ici peu. Bolt compte également proposer “l’enregistrement audio des trajets, une mesure qui pourra être déclenchée par les passagers ou les chauffeurs si l’un d’eux ne sent pas à l’aise”, et demande la création d’un “registre inter-plateformes”, permettant de bloquer tout chauffeur signalé pour des faits graves sur une autre application. Toutes ces mesures de dispositifs voient le jour dans un contexte “après Mazan”. Ils sembleraient bien que ces nouvelles mesures soient mis en place pour lutter contre les violences faites aux femmes.
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