La vie sexuelle et affectives des Français est en baisse ces dernières années. 77,2% des femmes déclare avoir eu une relation sexuelle avec un partenaire en 2023 contre 89,2% en 2006. Les violence sexuelles y sont vraisemblablement pour quelque chose. Selon une enquête menée par l’Inserm et l’ANRS en 2023, les violences sexuelles ont drastiquement augmentées par rapport à 206.
Une hausse générale des violences sexuelles
Selon l’études les viols et tentatives de viols ont nettement augmentés en France. Près de 40% des jeunes femmes âgées de 18 à 29 ans déclarent avoir subi un rapport sexuel forcé ou une tentative de viol contre 16,5% en 2006. Évolution des mentalités sur le consentement, mouvement #MeToo, il y a plusieurs explications à ce chiffre en hausse.Cette hausse accrue des déclarations des victimes de viol ou tentative de viol ne concerne pas uniquement les jeune Françaises. La tendance est également préoccupante chez les femmes plus âgées. 29,8% des femmes de 18 à 69 ans rapportent avoir vécu de telles violences. En 2006 on en comptait “seulement” 15,9% en 2006. Si auparavant le viol conjugal n’était pas considéré comme tel, que les victimes n’osaient pas parlé, et que le consentement n’était pas pris en compte, la réalité est tout autre aujourd’hui. Le mouvement #MeToo frappe un grand coup de pied dans la fourmilière des violences faites aux femmes. Désormais la parole se libère, ce qui explique, en partie cette hausse.
Les auteurs de l’étude précisent que ces violences ont souvent eu lieu alors que les victimes étaient mineures, soulignant l’importance de repenser les mécanismes de prévention et de soutien pour cette tranche d’âge. “Nombre de ces violences sont survenues alors que la personne était mineure au moment des faits”, indique l’enquête. Le phénomène est également amplifié par une meilleure reconnaissance et déclaration des violences sexuelles. Si la législation française a fait des progrès, notamment avec la reconnaissance du viol conjugal en 1992, beaucoup d’actes étaient encore considérés comme “normaux” par le passé. Une évolution du droit semble donc toujours nécessaire, d’autant plus que la définition même du viol reste floue dans le Code pénal actuel.
“Réception d’images intimes non sollicitées” la violence sexuelle en ligne
L’enquête met également en lumière une autre forme de violence sexuelle : l’espace numérique. En 2023, une femme sur trois de moins de 30 ans rapporte avoir vécu une expérience préjudiciable en ligne. Harcèlement sexuel, diffusion d’images intimes sans consentement ou encore de réception de messages non sollicités, le harcèlement sexuel se frayent un nouveau chemin grâce à l’ère du numérique en expansion. Ce phénomène est d’autant plus en croissance avec l’essor des plateformes de rencontre et des réseaux sociaux, dont les frontières de l’intimité sont souvent floues. “Réception de messages ou d’images intimes ou sexuelles non sollicités, diffusion à son insu d’images intimes”, précise l’enquête, qui appelle à un renforcement des politiques de prévention et de prise en charge des victimes.
Face à cette évolution préoccupante, les chercheurs soulignent l’importance d’éduquer les jeunes générations sur la sexualité en ligne et les risques et conséquences qui en découlent. L’enquête recommande de développer des politiques d’éducation tout au long de la vie sur ces nouvelles formes de violences numériques. ainsi Offrir un accompagnement spécifique aux personnes victimes de harcèlement en ligne est aussi nécessaire. Les autorités et les plateformes numériques sont de plus en plus appelées à prendre des mesures pour lutter contre ces abus, qui ont des conséquences lourdes sur la santé mentale et le bien-être des victimes.
Une redéfinition du consentement : une mesure nécessaire
La question du consentement dans les violences sexuelles est au cœur des débats actuels, notamment grâce à l’onde de choc provoquée par le mouvement #MeToo. La France pourrait bientôt réformer son Code pénal pour redéfinir le viol et inclure explicitement la notion de consentement, à l’image de pays de la Suède ou l’Espagne. “Le viol est défini en France par la violence, la contrainte, la menace ou la surprise, mais la notion de consentement reste floue”, rappellent les chercheurs. En attendant cette évolution législative, le pays doit continuer à faire face à une réalité troublante : la violence sexuelle est plus fréquente, et ses victimes sont de plus en plus nombreuses à oser en parler.
Le procès des viols de Mazan est un nouvel événement tragique qui vient témoigner de la violence sexuelle belle et bien présente dans la vie des français. Il a secoué l’opinion publique, a également mis en lumière la complexité des situations dans lesquelles ces violences se produisent, notamment lorsque les agresseurs sont des proches de la victime. Ces faits rappellent que dans près de la moitié des cas, les agresseurs sont des personnes connues de la victime. La prise en compte du consentement, notamment dans le cadre des violences sexuelles conjugales et domestiques, devient donc essentielle pour que les victimes puissent enfin voir leurs souffrances reconnues et la justice rendue. “Les évolutions de la société et la prise de conscience collective vont de pair avec une meilleure reconnaissance de ces violences”, concluent les auteurs de l’enquête.