Sur les réseaux sociaux, une question est devenue virale : si vous étiez une femme dans une forêt, préféreriez-vous rencontrer un homme ou un ours ? Cette interrogation suscite des débats passionnés concernant la perception du danger par les femmes et leur rapport aux hommes.
L’ours plutôt que l’homme
Plus sérieuse qu’elle ne semble l’être, cette affaire semble avoir pris son essor à partir d’une vidéo TikTok en avril. Parmi les huit femmes interrogées, sept indiquent qu’elles choisiraient l’ours, malgré la réputation de férocité de cet animal imposant et griffu.
La question s’est également propagée sur Instagram et d’autres plateformes, aux États-Unis, en France et ailleurs, ces dernières semaines, suscitant un vif intérêt.
Considérant la question comme un reflet des discussions sociétales sur les rapports entre hommes et femmes, de nombreuses femmes ont expliqué, parfois avec humour mais souvent avec gravité, pourquoi elles optaient pour l’ours, plutôt que de la prendre littéralement.
“C’est ouf cette vision des hommes…”
“Un ours ne va pas me violer avant de me tuer”, écrit sur X une internaute. “Personne ne plaindra l’ours parce que m’avoir tuée risque de briser sa carrière”, ajoute-t-elle. Partageant la capture d’écran d’un témoignage sur un viol conjugal, une autre commente: “Voilà pourquoi les femmes choisissent l’ours”.
“Je comprends. On sait à quoi s’attendre de la part d’un ours”, a réagi un internaute sur TikTok. Mais pour d’autres hommes, c’est l’incompréhension. “C’est ouf (fou, NDLR) cette vision des hommes…”, lâche l’un d’entre eux sur X.
“Quitte à mourir…”
Celles à qui le côté rhétorique de la question n’a pas échappé ont toutes choisi l’ours. « Quitte à mourir… Sachant que je n’ai aucun moyen de savoir si l’homme que je croise est un homme bien et pas Ted Bundy en cavale, je choisis l’ours », assure Sylvie, qui a pensé aux pires scénarios sans les deux cas : « Avec un ours, il m’attaque, me blesse fatalement et me tue », commence-t-elle.
« Un homme, il me fait croire qu’il ne me fera aucun mal, puis m’attaque, me viole, me torture, m’enferme dans une cabane pour continuer à me torturer et me violer, me garde en vie en me gavant pour continuer à me torturer et me violer, me fait tomber enceinte, et continue à me torturer et me violer… Et me tue ».
« Avec un homme je craindrais une agression gratuite »
Brigitte, Mariline, Marie ou encore Emma voient en l’homme un « prédateur » pire que n’importe quel ursidé. « Si je n’embête pas l’ours il ne viendra pas m’attaquer… C’est beaucoup moins sûr pour un homme », renchérit Elodie. « Avec un homme je craindrais une agression gratuite », enchaîne Brigitte.
Si elle était agressée par un homme, Emma estime que « les vices infligés peuvent être nombreux » et déplore que son « statut de victime à beaucoup de chance de ne pas être reconnu par la société ». Cette même crainte d’une société qui minimise les agressions sexuelles fait que Liliane, elle aussi, a choisi l’ours : « au moins lors de l’interrogatoire, si je suis toujours en vie, on ne pourra pas mettre en doute mes propos », lâche-t-elle.
Fox News publie un liste de conseils sur la manière de survivre face à un ours
Sur « X », la « meuf là » a bien résumé la problématique : « Ceux qui s’offusquent que les femmes préfèrent se retrouver face à un ours plutôt qu’un homme sont la raison de pourquoi les femmes préfèrent se retrouver face à un ours », écrit-elle. Parce que l’ours, lui « n’a pas envie de vous faire mal », nous explique Maïna. Tandis « qu’on ne peut pas connaître les intentions d’un homme », reconnaît Clément.
Dans l’attente d’une résolution éventuelle du débat, Fox News aux États-Unis a décidé de partager une liste complète de conseils sur la manière de survivre à une rencontre imprévue avec un ours pendant une randonnée.
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