PPDA : une plainte pour viol datant de 2005 met en cause la défense de l’ancien présentateur

AccueilNewsPPDA : une plainte pour viol datant de 2005 met en cause...

La rédaction

Alors qu’on pensait que la première plainte déposée contre Patrick Poivre d’Arvor était celle de Florence Porcel en 2021, l’instruction dans laquelle PPDA a été mis en examen a fait remonter des archives de la police judiciaire : une plainte pour viol, datant de 2005, déposée par Caroline Merlet, a été révélée.

« Vous m’avez violée »

Il y a 19 ans, Caroline Merlet dit avoir été violée par Patrick Poivre d’Arvor. C’était le soir du 14 mars 2005, après le journal de 20h de TF1 auquel elle avait assisté. La jeune femme a 29 ans à l’époque. Sans emploi, se remettant à peine d’un épisode d’anorexie, elle avait envoyé une lettre à l’animateur, qui lui avait par la suite donné rendez-vous : « venez au journal et on parlera ensuite ensemble. » PPDA avait invité la jeune femme dans son bureau, il lui avait servi un verre de vodka, et à lui aussi. Il lui aurait alors demandé si elle était amoureuse de lui, ce à quoi elle aurait répondu non. Caroline Merlet décrit ensuite une scène de viol. D’abord embrassée de force, le présentateur lui aurait demandé une fellation puis l’aurait violée sans préservatif.

« Pour survivre à ça, il faut l’embellir ou l’oublier, parce que sinon je risquais de plonger » témoigne-t-elle. La jeune femme lui adressera un peu plus tard un mail dans lequel elle écrira : « vous m’avez violée. »  Elle dépose plainte pour viol 3 mois plus tard, le 16 juin 2005, au commissariat de Rochefort (Charente-Maritime). La plainte fut classée sans suite…

Elle ne se manifesta pas après la plainte de Florence Porcel ni après les nombreuses autres qui ont fait suite. Elle raconte qu’elle pensait que sa procédure était connue, que ce qu’elle a uniquement pensé fut : « Ah enfin ! Qu’elles y aillent ! Mais ça va être chaud, elles vont en chier comme moi à l’époque. »

La plainte de Caroline Merlet décrit « un mode opératoire identique à celui ayant conduit au premier viol dénoncé par Florence Porcel », âgée de 18 ans au moment des faits. Une similitude qui ne devrait passer inaperçue d’autant plus qu’il n’y a « que quatre mois d’écart » entre l’agression de Florence Porcel « qui aurait eu lieu le 8 novembre 2004 » et celle de Caroline.

TF1 au courant ?

Lors de cette enquête en 2005, les enquêteurs de la police judiciaire des Hauts-de-Seine, et des policiers s’étaient rendu dans le bureau de PPDA, dans la tour TF1, à Boulogne-Billancourt. L’ancien présentateur star a été auditionné.

« C’est inimaginable », a contesté la journaliste Hélène Devynck, une des femmes ayant déposé plainte en juin dernier. « C’est impossible de rentrer » dans les locaux de TF1 et « de perquisitionner un bureau sans que la direction ne soit au courant », a-t-elle affirmé. Elle accuse TF1 d’avoir « protégé » son ancienne vedette et d’avoir « dissimulé » cette plainte.

Elle et les autres plaignantes sont « dans une colère noire », ajoute-t-elle: « Si j’avais su en 2005, peut-être que j’aurais témoigné » cette année-là, « peut-être que beaucoup des 46 femmes qui ont témoigné aujourd’hui l’auraient fait aussi » il y a 19 ans.

Muriel Déus, vice-présidente de « MeToo Médias », « comprend la colère des victimes » concernant les classements sans suite mais se « réjouit » de la poursuite de l’information judiciaire qui vise PPDA.

La chaine dément avoir été au courant et affirme avoir découvert cette affaire aujourd’hui.

La défense de PPDA remise en cause

Le journaliste nie vigoureusement les accusations des 46 femmes qui le visent. Sa défense est principalement basée sur le fait qu’il n’ait jamais été poursuivi en justice pour violences sexuelles avant la plainte de Florence Porcel. Elle s’appuie donc sur la chronologie des évènements. Aucun élément ne permettait de douter de son comportement.

La plainte de Florence Porcel, décrite comme une « amoureuse éconduite », avait provoqué un déferlement de témoignages glaçants à l’encontre de Patrick Poivre d’Arvor. Une dizaine de femmes accusaient l’ancien animateur de viols, agressions sexuelles ou harcèlement sexuel. Une vague de récits « mensongers » pour la défense.

Mais la plainte de Caroline Merlet de 2005, révélée il y a peu, met désormais en péril la défense de l’ex-star de TF1.

Découvrez aussi