Katalin Kariko, une chercheuse hongroise, est devenue une pionnière dans le domaine de l’ARN messager. Son parcours remarquable est aujourd’hui récompensé par le Prix Nobel de médecine, partagé avec son collègue américain Drew Weissman. C’est la 13e femme à décrocher la prestigieuse récompense en médecine. Retour sur son cheminement, des débuts difficiles à sa contribution décisive dans le développement des vaccins Pfizer et Moderna contre le Covid-19.
La genèse d’une carrière scientifique
Katalin Kariko, née en Hongrie il y a 68 ans, a émigré aux États-Unis pour poursuivre ses recherches innovantes sur l’ARN messager. Ses travaux révolutionnaires, bien que méconnus initialement, ont jeté les bases des vaccins modernes.
Elle fait face à de nombreux défis au début de sa carrière. Rejetée à plusieurs reprises pour des financements de recherche, elle a été “rétrogradée” dans son parcours académique à l’université de Pennsylvanie. Pourtant, elle persiste malgré ces obstacles, démontrant une détermination inébranlable. Alors que l’ADN dominait la scène scientifique dans les années 1980, la scientifique choisit de se concentrer sur l’ARN messager. Elle croit en son potentiel pour fournir des instructions aux cellules sans altérer le génome, une vision révolutionnaire à l’époque.
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La coopération entre Katalin Kariko et le médecin immunologiste Drew Weissman fut cruciale. Ensemble, ils surmontent les difficultés liés aux réactions inflammatoires de l’ARN messager, ouvrant la voie à des avancées significatives publiées en 2005.
Leur travail capital sur les modifications structurelles de l’ARN et son encapsulation dans des nanoparticules lipidiques joue un rôle clé dans la lutte contre la pandémie de Covid-19.
La reconnaissance mondiale et la consécration par le Prix Nobel de médecine
Malgré son ascension remarquable et les prix prestigieux tels que le prix Lasker et le Breakthrough Prize, Katalin Kariko n’a pas oublié les moments où elle s’est sentie sous-estimée dans un milieu scientifique masculin. Vice-présidente de BioNTech, associée à Pfizer, jusqu’en 2022, ses recherches sont donc cruciales dans la production des premiers vaccins occidentaux contre le Covid-19.
Katalin Kariko incarne la persévérance et l’innovation, passant de chercheuse marginalisée à une figure majeure dans le développement des vaccins à ARN messager. Son histoire singulière met aussi en lumière l’importance de la place des femmes dans les carrières scientifiques.