Le Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM) a officiellement lancé une enquête de grande envergure concernant les violences sexistes et sexuelles (VSS) au sein de la profession médicale. Cette enquête, qui s’inscrit dans le contexte du mouvement #MeToo et des récents témoignages de soignantes, vise à collecter des données précises sur les violences subies par les médecins et docteurs juniors dans leur cadre professionnel. Tous les praticiens recevront un questionnaire anonymisé afin de pouvoir partager leurs expériences de manière confidentielle, avec un objectif de fiabilité et de représentativité des résultats.
Un pas décisif vers la lutte contre les violences sexistes et sexuelles
Cette initiative découle d’une vague de dénonciations de soignantes au printemps 2024, dénonçant une “culture patriarcale” et l’omerta qui règne dans les hôpitaux et établissements de santé. À l’origine, des témoignages de personnalités telles que Karine Lacombe ont mis en lumière l’ampleur des violences sexistes et sexuelles dans les établissements de santé, incitant de nombreuses professionnelles à partager leurs expériences via les réseaux sociaux. Face à ces révélations, le CNOM souhaite désormais quantifier l’ampleur du phénomène, identifier les formes les plus courantes de violences et adapter ses actions de prévention.
Une mobilisation massive attendue pour une publication fin 2024
Avec cette enquête, le CNOM espère sensibiliser et obtenir la participation massive des 285 000 médecins et internes en France. Les résultats, qui seront rendus publics d’ici la fin de l’année 2024, permettront de cibler précisément les contextes à risque et d’orienter les futures actions de lutte contre les VSS dans le milieu médical. L’ancien ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, avait déjà initié plusieurs mesures, comme la mise en place de formations sur les VSS pour les soignants.