Meta : un virage politique à 180 qui exclut femmes et diversité

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Mathéa Mierdl

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Mark Zuckerberg fait volte-face. Si le patron du groupe Meta se fait menacer de prison par Donald Trump en 2021, leurs rapports semblent apaisés. Le groupe du génie de la Tech change drastiquement de direction politique. L’inclusion des femmes et des minorités n’est plus la priorité pour le patron américain.

Plus de fact-checking, ni de modération

En 2021, Mark Zuckerberg adoptait une position clair vis-à-vis de la politique trumpiste. L’assaut du Capitole avait mené le génie de la Tech a bannir Donald Trump de Facebook et Instagram. Finalement, le patron de Meta à l’air d’avoir changé d’avis. Après avoir dénoncé le fléau de la désinformation et de la haine en ligne, Mark Zuckerberg aurait changé son fusil d’épaule. En effet, le créateur de Facebook décide de mettre en place un nouveau fonctionnement concernant les informations qui circulent sur ses plateformes. Son premier grand changement est de se « débarrasser  du fact-checking ». Ce processus de vérification des faits et des propos tenus « ressemble à de la censure » et les fact-checkeurs seraient « trop orientés politiquement ». Le système de fact-checking est remplacé par une note communautaire, à l’image du réseau social X. Une annonce qui inquiète au sein-même de l’entreprise.  

Le vice-président chargé des droits civiques chez Meta, Roy Austin, a annoncé sa démission en réaction à cette décision. « Equité et justice sociale » car en effet, ce n’est pas le seul changement que Mark Zuckerberg veut oeuvrer dans ses entreprises. Les règles de modération de Facebook et Instagram sont désormais assouplis aux État-Unis. En bref, il est désormais possible d’insulter quelqu’un de « malade mental » pour ses convictions religieuses ou son orientation sexuelle impunément. Cette décision crée l’incompréhension quand quatre an plus tôt il lançait plusieurs dispositifs de contrôle contre la haine en ligne. De plus, les politiques d’inclusion et de diversité ne font plus parti des valeurs du groupe. Meta met désormais fin à ses programmes d’inclusions. Après le fact-checking et la modération, c’est la discrimination positive qui quitte la ligne de conduite.

Des changements dangereux pour la diversité

La maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp supprime la totalité de ses programmes d’inclusion des minorités ethniques et des candidates féminines. La vice présidente des ressources humaines Janelle Gale justifie ce choix :« Le paysage juridique et politique autour des efforts de diversité, d’équité et d’inclusion est en train de changer ». Les salariés s’identifiant comme LGBTQ+ sont « particulièrement malheureux et pas soutenus ». Et si jusqu’à présent l’entreprise distribuait des tampons à l’attention des personnes transgenres, ce dispositif a déjà été retiré. Certains ont même pris des congés et envisagent de quitter l’entreprise. 

Par la même occasion Meta met aussi en danger la place des femmes au sein de l’entreprise. L’entreprise annonce ne désormais ne plus se fixer quotas spécifiques en ce qui concerne le recrutement des femmes. Cependant le groupe affirme continuer de recruter « des candidats issus de différents horizons ». À savoir que cette décision intervient dans un contexte de remise en cause généralisée des politiques dites «DEI» (diversité, équité et inclusion) aux États-Unis. La Cour suprême a mis fin à la discrimination positives. Depuis, de nombreuses entreprises américaines ont mis fin, avant Meta, à tous leur programmes d’inclusion.

Plus « d’énergie masculine »

Selon Mark Zuckerberg le monde professionnel et celui des entreprises ont été « culturellement castrée ». Selon lui, c’est même toute la société qui est « émasculée ». Dans un entretien avec le podcasteur républicain Joe Rogan, il explique vouloir insuffler plus « d’énergie masculine » dans le monde des affaires. Le maestro de la technologie américaine er international dit avoir redécouvert l’énergie masculine grâce à la pratique des arts martiaux. Rappelons qu’au niveau internationale, la technologie est largement dominée par les hommes. Les femmes ne représentent que 26,7% de cet industrie, et ce chiffre tombe à 16% quand il s’agit de postes à responsabilités.

Le chef d’entreprises de 40 ans semble marcher dans les pas de son concurrent, Elon Musk. En effet, lorsque ce dernier a fait l’acquisition de X (ex-twitter), sa première action a été de ré-attribuer son compte à Donald Trump qui en avait été banni. Mark Zuckerberg avait lui-même banni Donald Trump de Facebook et Instagram. Dernièrement, le vainqueur des élections présidentielles s’est vu l’accès autorisé à nouveau. Depuis, Mark Zuckerberg accuse le gouvernement de Biden de censure, qui lui qualifie le revirement sur le fact-checking de « honte ». Désormais, le patron de Facebook, Instagram et WhatsApp affiche un soutien sans faille à Donald Trump. Pour se rapprochez du président qui prendra ses fonctions d’ici quelques jours, il va jusqu’à nommé Dana White, proche du Président et défenseur de la « liberté d’expression sans filtre », au conseil d’administration de Meta. Mark Zuckerberg participe même à la cérémonie de son investiture en faisant un don 1 million de dollars.

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