De féministe à « tradwife » ? La nouvelle série de Meghan Markle, « With love, Meghan », a été raillée par la presse anglo-saxonne qui y voit une reconversion inattendue en « tradwife ». L’actrice américaine devenue duchesse de Sussex semble opérer un virement stratégique dans son image publique. Dans la série, en huit épisodes, diffusée sur Netflix, où on la découvre sous un jour plus apaisé, entre cuisine, jardinage et apiculture.
Un changement de ton qui fait écho à une tendance très en vogue aux États-Unis : celle des « tradwives », ces femmes qui prônent un retour aux valeurs domestiques et à la vie de famille. Si Meghan Markle ne revendique pas explicitement cette étiquette, son repositionnement interpelle. « Elle essaye de se refaire une image », analyse Pauline MacLaran, professeure à l’Université Royal Holloway. Un choix qui tranche avec le féminisme affirmé qu’elle affichait lors de son mariage avec le prince Harry en 2018.
Un repositionnement calculé ?
L’actrice de « Suits » devenue duchesse avait toujours mis en avant son engagement pour les droits des femmes et la justice sociale. Son blog « The Tig », fermé lors de son entrée dans la famille royale, regorgeait de prises de position sur ces sujets. En 2021, elle et Harry avaient accordé une interview explosive à Oprah Winfrey, critiquant ouvertement la monarchie britannique. Un an plus tard, ils récidivaient avec leur docu-série « Harry & Meghan » sur Netflix.
Mais aujourd’hui, Meghan Markle semble vouloir emprunter une autre voie, plus douce, plus commerciale. « Elle ne s’est pas trahie, elle a toujours ses convictions mais elle doit s’adapter », estime Finola Kerrigan, professeure en marketing à l’école de commerce de Birmingham.
L’un des signes les plus visibles de cette transformation est le lancement de sa marque « As Ever », anciennement « American Riviera Orchard ». Une gamme de produits lifestyle où elle propose des confitures et des objets d’art de la table, dans un univers visuel épuré et chaleureux.
« Si vous me suivez depuis 2014 avec The Tig, vous savez que j’ai toujours aimé cuisiner, bricoler et jardiner … C’est qui je suis! », déclare-t-elle dans une vidéo promotionnelle. Un message clair : ce n’est pas un revirement, mais un retour à l’essence de sa personnalité.
Une image sous contrôle après des années de polémiques
Ce tournant vers le lifestyle et l’entrepreneuriat pourrait être perçu comme une tentative de redorer son image après des années de controverses. Depuis leur départ fracassant de la famille royale, les Sussex ont multiplié les projets, mais sans toujours rencontrer le succès escompté. Leur contrat avec Spotify a été interrompu en 2023 et leur activité chez Netflix semblait en perte de vitesse.
Dans ce contexte, un retour vers un univers plus consensuel pourrait être un choix stratégique. « Elle est aussi à une étape de sa vie particulière, avec deux enfants en bas âge. Forcément, cela a un impact sur sa façon de voir les choses », souligne Pauline MacLaran.
Mais le pari est risqué. Si l’on en croit les tabloïds britanniques, Meghan Markle n’a « pas le droit à l’erreur ». Son image reste scrutée, critiquée, notamment dans la presse anglo-saxonne, où elle a été récemment qualifiée de « dictatrice en talons hauts » par Vanity Fair.
Ce virage vers le style de vie « tradwife » lui permettra-t-il de réconcilier son passé militant et ses ambitions commerciales ? Pour l’instant, « With love, Meghan » et « As Ever » marquent une pause dans la confrontation. Mais dans l’univers impitoyable du marketing et des médias, rien n’est jamais figé.
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