L’ex-épouse de Le Scouarnec face aux victimes

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Mathéa Mierdl

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Au troisième jour du procès de Joël Le Scouarnec, l’ex-épouse du chirurgien pédocriminel, Marie-France, témoigne enfin, après avoir gardé silence pendant des décennies sur les actes de son mari. Un témoignage très attendu par les victimes, qui espèrent des réponses sur ce qu’elle savait réellement.

Un témoignage très attendu

Le procès de Joël Le Scouarnec, jugé pour des violences sexuelles sur 299 patients, entre dans une phase cruciale. Après des journées d’auditions marquées par les témoignages de ses enfants, c’est au tour de son ex-femme, Marie-France, d’être entendue. Son témoignage est particulièrement attendu par les victimes, qui espèrent obtenir des réponses sur ce qu’elle savait des agissements de son mari.Le chirurgien, déjà condamné en 2020 pour des viols et des agressions sexuelles sur quatre enfants, dont deux de ses nièces, se retrouve aujourd’hui au centre de l’attention. Des années de silence et de secrets familiaux viennent d’être exposées au grand jour, et l’audition de Marie-France risque de lever le voile sur des zones d’ombre dans l’affaire.

Marie-France, arrivée au tribunal de Vannes le visage dissimulé sous une capuche noire et un masque chirurgical, se prépare à livrer son témoignage, difficile et attendu. Elle affirme n’avoir jamais eu de soupçons sur les penchants pédophiles de son mari, malgré une première condamnation de ce dernier pour détention d’images pédopornographiques en 2005 et des écrits laissant entendre l’inverse. Le témoignage de l’ex-épouse met en lumière un silence familial pesant. Elle se défend en dénonçant : « On me rend responsable de tout ! ». Ses enfants, bien que décrivant une enfance heureuse, ont longtemps ignoré les violences subies par leur grand-père et, plus tard, les actes de leur père. L’un des fils, aujourd’hui âgé de 42 ans, raconte que sa famille vivait dans le silence, que les tabous étaient nombreux et que les non-dits régnaient.

Des victimes en quête de réponses et une famille brisée

Pour les victimes, le témoignage de Marie-France est crucial. Amélie Lévêque, une des victimes de Le Scouarnec, l’accuse de n’avoir rien fait pour stopper son mari. « Elle est l’adulte qui, sous couvert de préserver ses enfants, a gardé secrets tous les sévices de son mari », dénonce-t-elle. Les victimes espèrent qu’elle s’exprimera et apportera des réponses, notamment sur l’ampleur des connaissances qu’elle pouvait avoir des actes commis. L’attente est immense pour les victimes, qui espèrent que ce témoignage mettra enfin fin aux zones d’ombre et apportera des réponses. « Nous sommes des victimes dont un bon nombre aurait pu être évité », souligne Amélie Lévêque, exprimant sa colère et son désespoir.

Les fils de Joël Le Scouarnec ont aussi été marqués par les actes de leur père. Ils ont décrit un père aimé, mais avec des démons cachés. Le plus âgé, qui a évoqué les violences subies de la part de son grand-père paternel, confie qu’il a longtemps gardé le silence, lui aussi, dans une famille où « la parole ne circulait pas ». Les non-dits ont été les complices des actes de leur père. Malgré des éléments accablants, les frères ont témoigné sans accuser directement leur mère. Leur colère semble se concentrer sur l’homme qui les a trahis, un homme qu’ils ne reconnaissent plus.

Un procès sous tension

Ce procès révèle l’ampleur du double jeu mené par Joël Le Scouarnec, un chirurgien respecté en apparence, mais un prédateur en réalité. L’audition de Marie-France et des autres proches de l’ex-chirurgien s’inscrit dans un contexte de tension intense, où chaque témoignage fait ressurgir des traumatismes enfouis depuis trop longtemps.

Malgré des années de silence, la vérité finit par éclater, et les victimes, ainsi que leurs familles, espèrent que ce procès permettra enfin d’obtenir des réponses à leurs nombreuses interrogations.

 

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