Les 50 ans de la loi Veil : et après ?

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Mathéa Mierdl

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Le 17 janvier 1975, la loi IVG, plus connue sous le nom de « loi Veil » est adoptée. Depuis, les femmes françaises disposent du droit de prendre la décision de mener à terme ou non, leur grossesse. La France fête aujourd’hui le 50ème anniversaire de cette loi qui a marquer un tournant pour les droits des femmes.

Où en sommes nous 50 ans plus tard ?

La promulgation de la loi Veil le 17 janvier 1975 suspend la pénalisation des femmes qui ont recourt à l’avortement. Avant le passage de cette loi les femmes étaient condamnées pour 5 ans. Avant la loi Veil, ce sont environ 250.000 avortements qui sont faits illégalement. Des avortements clandestins qui impliquaient des risques pour la santé et la vie des femmes. Septicémie, infection des trompes, ce sont environ 250 décès chaque année avant que la loi Veil ne soit adoptée. En moyenne, le nombre d’interruption volontaire de grossesses en France gravite autour des 220.000  actes ces dernières années. Cependant, on note une nette augmentation en 2023. Ce sont 248.000 IVG qui sont enregistrés, soit 8.600 avortements de plus que l’année précédente. Ces chiffres sont criants. Ils révèlent de combien la loi Veil est essentielle pour le droit et la santé des femmes. Ce sont les jeunes femmes de 25 à 29 qui ont le plus recours à l’IVG, souvent en cas de dernier recours.

Aujourd’hui l’Interruption Volontaire de Grossesse, est dans 80% des cas médicamenteuse, et est de plus en plus procurée dans établissements autre que ceux de santé (planning familial par exemple). Bien que l’avortement est de plus en plus accessible, des entraves persistent. Les associations féministes dénoncent notamment les sites de désinformation qui renseignent mal les jeunes ferment sciemment. Le manque de campagnes d’informations qualitatives met les femmes en danger, cela engendre des retards de prises en charge. Les délais de prise en charge peuvent également être très long. Si ce n’est plus une question de légalité, c’est toujours la croix et la bannières pour les femmes d’obtenir une bonne prise en charge. Dans l’objectif d’améliorer la condition des femmes dans le parcours de l’IVG, beaucoup de professionnels demandent plus de moyens et de nouveaux dispositifs.

Le combat continue

Si les hôpitaux demandent plus de moyens et suggèrent des améliorations ils ne sont pas les seuls à s’inquiéter du processus d’accès. Le planning familial propose un nouveau « plan d’amélioration » d’accès à l’IVG en France. L’idée est simple : « mieux informer », « simplifier et améliorer le parcours » et « garantir une offre sur l’ensemble du territoire » (pour la facilité d’accès qui n’est pas la même selon les villes). Dans son plan d’amélioration, le planning familial révèle que 89% des personnes interrogées mettent en avant des conditions restreignantes. Entre la stigmatisation qui alimente un tabou, le manque de structure et les délais trop, l’avortement n’est peut-être pas aussi accessible qu’on aime le penser. L’association formule donc 10 propositions pour améliorer l’accès et les condition de l’IVG. Parmi ces propositions, allonger les délais légaux, simplifier les démarches, ou encore améliorer l’offre de proximité pour que l’avortement soit plus facile d’accès.

Si la France se félicite d’avoir intégrer la loi Veil à sa constitution et d’avoir fait de l’avortement un droit, il y a une partie de la population qu’il ne faut pas oublier. Effectivement, avant que la loi IVG n’entre en vigueur, certains ont pris de grand risque. Médecin, gynécologues, femmes enceintes ont pratiquer des avortement clandestins encourant des risque de santé comme de condamnations.Certaines d’entre elles ont été condamnées. Alors, pour les fêter dignement les 50 ans de la loi Veil, La Fondation lance une pétition. Elle a pour but de réhabiliter les femmes qui ont été condamnées pour avortement clandestin. « Nous ne pouvons oublier celles qui ont été condamnées par des lois inique » affirme l’association féministe. L’objectif est de changer l’histoire des femmes, et surtout, de réparer l’injustice historique qu’elles ont vécue. De grandes personnalités comme Annie Ernaux, Suzy Rojtman, ainsi que le sénateur Hussein Bourgi.

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