À l’occasion de la Journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines, un grand pas est franchi. Ce 6 février, Aurore Bergé et Marc Guillaume signent avec l’ensemble des acteurs institutionnels le « Plan francilien de lutte contre les mutilations sexuelles ».
La région Île-de-France se mobilise contre les mutilations sexuelles féminines
Marc Guillaume, préfet de la région Île-de-France, et Aurore Bergé, ministre déléguée à l’Égalité entre les femmes et les hommes, lancent officiellement le Plan francilien de lutte contre les mutilations sexuelles féminines. Élaboré depuis octobre 2023 sous la direction de la DRDFE-IDF, il repose sur trois axes principaux. Le premier est celui de la prévention. Le but est de sensibiliser le grand public et de former les professionnels. Le deuxième axe : protéger. Il est impératif de renforcer la formation des forces de l’ordre et du personnel judiciaire tout en améliorant le signalement de ces cas. Enfin, il faut former les professionnels de santé à accompagner correctement les victimes. Un parcours de prise en charge spécifique doit être mis en place dans les hôpitaux.
De plus, des places d’hébergement spécifiques existent pour les femmes victimes de violences. Les capacités d’accueil ont même augmentées en Île-de-France. Depuis 2021, plus de 1 000 places sont dédiées aux femmes enceintes et sortant de maternité. Il y a 2 800 places à disposition pour les femmes victimes de violences. La mise en œuvre de ce plan régional repose sur une approche pluridisciplinaire et collaborative, impliquant les services de santé, les associations, les travailleurs sociaux et les institutions éducatives. L’objectif est de créer un réseau de soutien efficace pour les femmes et les filles concernées, tout en menant des actions de prévention auprès des communautés à risque.
Les mutilations sexuelles menacent les femmes en France
Cette initiative, prévue pour s’étendre sur trois ans, vise à prendre en charge plus de 1 000 femmes adultes concernées par ces pratiques. Elle comprend des bilans en sexologie et psychologie, une assistance sociale et des groupes de parole, avec des parcours individualisés adaptés aux besoins spécifiques de chaque patiente, incluant ou non des interventions chirurgicales. Ce plan régional ambitieux témoigne de la volonté des autorités franciliennes de lutter activement contre les mutilations sexuelles féminines et de protéger les droits fondamentaux des femmes et des filles. En mobilisant l’ensemble des acteurs concernés et en renforçant les actions de prévention et de prise en charge, l’Île-de-France entend jouer un rôle moteur dans l’éradication de ces pratiques d’un autre âge.
En France, ce sont 139 000 qui femmes ont déjà subi des mutilations sexuelles. Aujourd’hui 28 521 filles vivant sur le territoire national sont actuellement menacées d’excision. Parmi elles, plus de 7 000 résident en Île-de-France. De ce fait, cette région est un point névralgique dans la lutte contre ces pratiques. La ministre Aurore Bergé souligne que l’Île-de-France est particulièrement concernée. « Une femme sur deux née dans un pays à risque de Mutilations Sexuelles Féminines vivant dans cette région ». Les principaux pays d’origine des populations concernées sont le Cameroun, le Mali, le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Depuis les années 1980, des associations comme le GAMS œuvrent pour sensibiliser, prévenir et accompagner les femmes concernées. Cette lutte est d’autant plus importante que les femmes victimes peuvent développer des problèmes de santé. « On a trop de patientes qui arrivent qui ont été orientées n’importe où, n’importe comment », a expliqué Sarah Abramowicz, chirurgienne spécialiste des mutilations sexuelles féminines.
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