Le 8 mars : une journée contre le péril de l’égalité

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C’est en 1977 que les Nations unies reconnaissent officiellement le 8 mars comme la Journée internationale des droits des femmes. Cette journée a été marquée cette année encore par des manifestations à travers la France. À cette occasion au delà de réclamer l’égalité femmes-hommes, l’influence croissante des discours masculinistes a été dénoncée . Une cinquantaine d’organisations, dont des associations féministes et des syndicats, appellent à la mobilisation face à une tendance jugée inquiétante.

L’égalité en péril face à la montée des discours masculinistes

À l’occasion du 8 mars, les militantes féministes et les syndicats entendent dénoncer l’inaction du gouvernement en matière d’égalité. De plus, combattre la montée d’un discours rétrograde est l’un des défis actuels du féminisme. Anne Leclerc, du Collectif national pour les droits des femmes, pointe du doigt l’extrême droite. Elle estime que ses idées « représentent un véritable danger pour les droits des femmes ». L’élection de Donald Trump, soutenu par le milliardaire Elon Musk, exacerbe ces tendances.  En effet, sa politique renforce une idéologie qui cherche à inférioriser les femmes. Cette situation conduit à une prise de conscience accrue et à un appel à l’action. Dans plus d’une centaine de villes françaises, des manifestations ont eu lieu. À Paris, le cortège s’est élancé depuis la place de la République.

Outre le discours masculinistes, les revendications majeures figurent les inégalités économiques persistantes entre les sexes. Selon l’Insee le salaire des femmes dans le secteur privé en 2023 était encore inférieur de 22,2 % à celui des hommes. Bien que cet écart ait diminué depuis 1995, il demeure une entrave à l’égalité professionnelle. Selon Myriam Lebkiri, de la CGT, « les carrières des femmes sont semées d’embûches ». La charge parentale repose majoritairement sur elles. Aussi, on leur propose majoritairement des temps partiels accèdent difficilement aux postes à responsabilité. À temps de travail égal, l’écart salarial demeure de 14,2 %. Cette inégalité peine à être résolue malgré les discours officiels. La Cour des Comptes a critique le manque d’implication du gouvernement. Elle estime que ses actions en faveur de l’égalité étaient trop lentes et inefficaces.

Les violences sexistes : un fléau toujours omniprésent

En 2023 le gouvernement met en place un plan quinquennal. Il axé notamment sur la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Parmi les mesures adoptées figurent l’augmentation du financement de la ligne d’écoute 3919, la création de maisons des femmes, ainsi que la généralisation des bracelets anti-rapprochement et des téléphones « grave danger » pour les victimes. Toutefois, ces initiatives sont jugées largement insuffisantes par les associations féministes. Elles réclament un investissement massif de trois milliards d’euros pour une réponse efficace à la hauteur des enjeux. Elles demandent également l’adoption d’une loi-cadre intégrale, couvrant l’ensemble des aspects de la lutte contre ces violences. Récemment, le ministre de la Justice française, Gérald Darmanin, annonçait un durcissement de la justice face aux violences faites aux femmes. Nombreux et nombreuses sont les sceptiques qui attendent de voir ces évolution pour y croire.

L’actualité récente rappelle l’urgence de la situation. Les procès de viols de Mazan, du chirurgien Le Scouarnec ou encore l’affaire Bétharram mettent en lumière une réalité alarmante. Les violences sexistes et sexuelles sont encore omniprésentes dans la société. Comme le souligne Salomé Hocquard de l’Unef, elles ne relèvent pas seulement de faits isolés. Elles sont l’expression d’un « système patriarcal oppressif et ancré dans une culture du viol ». Face à cette réalité, les militantes féministes travaillent pour obtenir une véritable transformation des politiques publiques. La journée du 8 mars est donc un moment clé pour faire entendre ces revendications et rappeler que la lutte pour les droits des femmes est loin d’être terminée.

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