En février 2025, le ministre de la Justice de France annonçait des mesures afin de durcir la justice face aux violences faites aux femmes. Alors que le 8 mars incarne journée internationale des droits des femmes, la France annonce une nouvelle stratégie pour intensifier sa « diplomatie féministe » dans le monde d’ici 2030. L’objectif est de renforcer les enjeux d’égalité dans la politique étrangère du pays ainsi que de soutenir les actions à l’échelle mondiale.
Une diplomatie féministe renforcée
Une diplomatie féministe correspond à un État qui s’engage pour permettre aux femmes et aux filles d’exercer leurs droits et leurs libertés fondamentales. Elle s’engage donc à leur permettre de participer à la vie politique, économique, et sociale du pays. L’objectif d’une diplomatie féministe est de mettre les femmes et les filles sur un pied d’égalité avec les hommes et les garçons. La France prend cette engagement en 2019 en adoptant une diplomatie féministe. Jusqu’à présent, cet engagement manque d’une feuille de route et d’actions précises. Le ministère des Affaires étrangères souhaite désormais structurer et amplifier son action. Pour ce faire, il positionne l’égalité femmes-hommes en pilier de sa politique extérieure. Cette évolution constitue « un changement de paradigme, d’envergure et de périmètre ». En effet, il impliquerait l’ensemble du réseau diplomatique français, que ce soit à Paris ou dans les ambassades à l’étranger.
Ce renforcement passe aussi par un soutien aux organisations féministes plus important. Depuis 2020, la France dédie 254 millions d’euros au soutien de plus de 1400 organisations oeuvrant pour les droits des femmes dans 73 pays différents. Pour maintenir et intensifier cette politique, le Fonds de soutien aux organisations féministes (FSOF) permettra de financer des actions concrètes sur le terrain, ce qui confirme l’engagement de la France. L’accent sera mis sur les thématiques cruciales. L’accès des filles à l’éducation, l’inclusion des droits reproductifs, notamment celui à l’IVG, ainsi que la lutte contre les violences faites aux femmes aux filles, tout particulièrement dans les zones de conflits, tous ces sujets font partis des priorités de toute diplomatie féministe.
Plus d’actions concrètes pour les victimes de violences
Dans l’objectif de renforcer son engagement en tant que diplomatie féministe, la France vise à étendre ses actions et annonce un engagement international contre les violence faites aux femmes. Dans le cadre de cette stratégie, la France entend accentuer ses efforts pour lutter contre les violences se basant sur le genre. Ceci est tout particulièrement dans les contextes de guerre. Une attention spécifique sera portée aux pays en conflit. En Ukraine par exemple, les violences et violences sexuelles à l’égard des femmes et des filles se sont accentuées. Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères réaffirme aussi la volonté de la France de peser sur les instances internationales pour faire de la protection des femmes un priorité dans les discussions diplomatiques et humanitaires.
En outre de son action internationale, la France met en place des mesures concrètes pour protéger les ressortissantes victimes de violences conjugales ou intra-familiales à l’étranger. Pour répondre à cet objectif, un dispositif est en cours de conception. Prochainement, une convention sera signée avec la plateforme « Save You », qui accompagne ces victimes. Désormais, chaque consulat français disposera d’agents spécifiquement formés pour recueillir la parole des victimes et les accompagner dans leurs démarches. Cette initiative s’inscrit dans la volonté d’apporter une réponse rapide et adaptée aux situations de détresse rencontrées par les Françaises à l’étranger. À travers cette nouvelle stratégie, la France réaffirme son rôle de leader en matière de diplomatie féministe, et rejoint ains une quinzaine d’autres pays engagés dans ce type de démarche. Si les objectifs chiffrés manquent encore à ce programme, l’ambition affichée marque une volonté claire de faire avancer les droits des femmes dans le monde.
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