Le procès de Joël Le Scouarnec s’ouvre le 24 février 2025 et se termine le 27 juin 2025. L’ex-chirurgien de 73 ans comparaît à Vannes pour viols et agressions sexuelles sur près de 300 victimes. Déjà condamné à 15 ans de prison, il sera jugé pour des faits commis durant sa carrière hospitalière. Il risque 20 ans de réclusion criminelle.
Le chirurgien aux multiples agressions sexuelles
Joel Le Scouarnec est déjà connu pour des faits similaires. En effet, une petite fille de six ans accuse l’ex-chirurgien, âgée de 66 ans à l’époque, d’exhibition et d’agression sexuelle. Les déclarations de cette enfant, la voisine du l’ancien praticien, donne lieu a une enquête. En décembre 2020, il est finalement condamné à 15 ans de prison pour des « atteintes » à l’une de ses nièces, viols sur la deuxième et « atteinte » sur l’une de ses jeune patientes dans les années 1990.Tous ces faits ont eu lieu à la même période que ceux sur sa voisine de six ans. Durant les perquisitions qui sont menés chez Joel Le Scouarnec, les enquêteurs découvrent les journaux intimes du retraité. Dans ces carnets, le chirurgiens a répertorié une liste de noms avec plusieurs annotations. Cette liste serait celles de ses victimes et les faits remonteraient jusqu’en 1980. Dans ces notes, les policiers comptent 312 victimes potentielles, dont 19 sont écartées pour cause de prescription.
Pendant 19 jours d’interrogatoire, l’accusé est revenu sur les 312 victimes qui lui sont imputées. Confronté à ses propres écrits, l’ancien médecin a affirmé ne pas s’en souvenir. « Cette liste que vous m’avez montrée, je l’avais complètement oubliée. » Lors de ses interrogatoires, le chirurgien dit ce souvenir d’aucune des ses victimes. Il avoue cependant relire ponctuellement ses journaux pour se masturber. Pendant 30 ans, l’homme aurait commis divers crimes sexuels sur des enfants en moyenne âgés de 11 ans. Touts ses victimes présumées sont âgées de 3 à 18 ans. Lors de l’enquête, un psychiatre a expertisé l’accusé. Le résultat est sans appel d’après l’expert : « les détails qu’il livre sur ses agissements démontre bien qu’il les a toujours en mémoire et qu’il les revit en les décrivant« .
Un nouveau procès de la soumission chimique ?
Dans ses journaux intimes, l’accusé décrit méticuleusement toutes les agressions sexuelles et viols qu’il a commis. Si l’anesthésie est essentiel au chirurgien pour mener à bien ses actes chirurgicaux elle a aussi été l’outil parfait pour le criminelle de sévir en tout impunité durant des années. En effet, l’ex-chirurgien profitait des effets de l’anesthésie pour pratiquer des attouchements et agressions sexuelles sur ses patients. Les circonstance dans lesquels les faits se sont produits posent à nouveau la question de la soumission chimique en France. À l’instar de Dominique Pelicot, l’ancien praticien accuse une perversion encrée contre laquelle il ne pouvait rien. Il se dit « totalement envahi par cette perversion de la pédophilie » et « complètement tyrannisé ».
Contrairement à l’affaire Pélicot, Joël le Scouarnec a été dénoncé par un autre médecin. En 2006, un psychiatre alerte la direction de l’hôpital des précédentes accusations qui pèsent contre le chirurgien. Rien n’est fait. Sa femme elle aussi, aurait entretenu l’omerta. Le retraité le confie dans un de ses journaux « Elle sait que je suis pédophile« . Si le procès Pélicot était exceptionnel par son nombre d’accusés, celui-ci est exceptionnel par son nombre de parties civiles. Certaines audiences seront donc retransmises dans une salle dédiée. Plusieurs salles supplémentaires sont à prévoir pour accueillir le public et la presse. Des aménagements sont actuellement en cours dans une ancienne faculté non loin du palais de justice de Vannes. Le procès sera retransmis là-bas grâce à des écrans. Le parquet général annonce que de tels aménagements coûtent entre 2,7 et 3,2 millions d’euros.