Kamala Harris a officiellement accepté l’investiture du Parti démocrate pour l’élection présidentielle de novembre, se posant en alternative à Donald Trump. Dans un discours énergique et solennel, elle a affirmé : « Je promets d’être la présidente de tous les Américains », soulignant ainsi son engagement à rassembler le pays.
« Je sais où doivent se tenir les États-Unis »
Devant des milliers de délégués, Harris, a prononcé ce qu’elle considère comme le discours le plus important de sa vie. Elle a déclaré avec fermeté : « Dans le combat de toujours entre la démocratie et la tyrannie, je sais où je suis. Et je sais où doivent se tenir les États-Unis. » Cette déclaration a été accueillie par des ovations assourdissantes, alors qu’elle se positionnait comme la défenseure de la démocratie face aux dangers qu’elle perçoit sous un éventuel second mandat de Trump.
Harris a également insisté sur ses engagements politiques, en soulignant la nécessité de réformer un système d’immigration « défaillant », de promouvoir une économie inclusive « qui permette à chacun de réussir », et de rétablir une garantie du droit à l’avortement à l’échelle nationale. Mais, pour elle, l’essentiel n’était pas tant de détailler un programme que de convaincre les Américains de sa stature présidentielle : « Je serai une présidente qui nous réunit autour de nos plus hautes aspirations. Une présidente qui dirige et écoute. »
Après son discours, sous une pluie de ballons aux couleurs patriotiques, Harris est restée sur scène pour savourer l’instant, entourée de son mari Doug Emhoff, de son colistier Tim Walz, et des membres de leurs familles.
Une héritière du courage de sa mère
Le parcours de sa mère, immigrante indienne, a été au cœur de son discours. Kamala Harris a évoqué avec émotion : « J’ai vu comme le monde la traitait parfois. Mais ma mère n’a jamais perdu son calme. Elle était forte, courageuse. » Elle a ajouté avoir appris de sa mère à « ne jamais (se) plaindre de l’injustice, mais à agir contre. » En rendant hommage à sa mère, Harris a tissé un lien entre son héritage personnel et sa vision de la justice sociale.
Critiques de Trump : « Je ne ferai pas ami-ami avec les dictateurs »
Dans une attaque directe contre son adversaire républicain, Harris a averti : « Nous savons à quoi ressemblerait un second mandat de Trump. Tout est écrit dans le Projet 2025. » Ce programme ultraconservateur, soutenu par des proches de Trump, vise, selon Harris, à « ramener notre pays des années en arrière. » Elle a promis de ne pas « faire ami-ami avec les dictateurs », tout en réaffirmant son soutien à l’Ukraine et à Israël, et en défendant l’« autodétermination » pour les Palestiniens.
Réactions et sondages
Son adversaire républicain, qu’elle affrontera lors d’un premier débat le 10 septembre, a inondé les réseaux sociaux de critiques pendant son discours, le qualifiant de “pire discours jamais prononcé” et affirmant : “ELLE A FAIT DE NOUS UNE NATION EN DECLIN.”
De son côté, l’ancien président Barack Obama, dont la campagne de 2008 a été fréquemment évoquée cette semaine à Chicago, a réagi en écrivant sur X : “Mettons-nous au boulot.”
Les sondages actuels montrent Kamala Harris en légère avance au niveau national, mais cela n’offre aucune garantie de victoire. À 74 jours de l’élection, le scrutin se jouera probablement dans une poignée d’États clés, comme en 2016 et 2020.
Les dernières semaines ont été marquées par des événements inattendus, comme le retrait de la candidature de Joe Biden et la tentative d’assassinat sur Donald Trump. D’ici vendredi, la situation pourrait encore évoluer, avec des rumeurs selon lesquelles le candidat indépendant Robert F. Kennedy Jr pourrait se retirer et apporter son soutien à Trump.