Les inégalités entre les femmes et les hommes sont une réalité bien ancrée dans de nombreux domaines, du monde professionnel à la sphère privée. Le sport, secteur qui incarne la performance et la compétition, n’échappe malheureusement pas à cette règle. Malgré des avancées notables en matière de droits des femmes, le sexisme demeure un obstacle important dans le milieu sportif.
Des serviettes hygiéniques pour elle, 13.000 euros pour lui
Un exemple récent et frappant des inégalités entre athlètes hommes et femmes dans le sport est la différence de récompenses. Dernièrement, Selina Freitag une skieuse professionnelle a dû faire face à ce type d’inégalité. L’athlète de saut à ski a reçu une récompense pour le moins surprenante, d’autant plus dans une compétition professionnelle. La jeune allemande de 23 ans remporte l’équivalent féminin de la compétition mythique de la Tournée des 4 Tremplins. Pour la première fois, cette compétition s’ouvre aux femmes sous le noms de « Two Nights Tour ». C’est la révélation de sa prime de victoire qui choque. Son homologue masculin s’est vu gratifié de 3.000 francs suisse (3.193€)pour sa qualification à la Tournée des 4 Tremplins. L’exploit sportif de Selina lors de la « Two Nights Tour » n’a pas été reconnu à sa juste valeur…
Tout d’abord si la tournée des 4 Tremplins se tient depuis 1953, les comités organisateurs ont eu beaucoup plus de mal à mettre en place un équivalent pour les femmes. C’est seulement cette saison qu’ils ont mis en place une demi-tournée en Allemagne. Une avancée pour les skieuses, mais le chemin reste encore long. En effet, la jeune athlète a été pour le moins surprise quand elle a découvert que sa récompense était gel douche, shampoing et serviettes hygiéniques. « Voilà on n’avait pas de billets de 500 à disposition » ce sont les mots que la skieuse dénonce. De son côté, Heinz Kuttin, l’entraîneur de Selina Freitag s’est révolté : « Les femmes souhaitent aussi gagner un peu d’argent. Il est temps de faire un pas dans cette direction« . De nombreuses skieuses professionnelles se sont exprimés et ont pris la parole pour défendre celle de Selina. Le directeur sportif de la Fédération allemande de ski reconnait qu' »il faut absolument réfléchir à ce sujet« .
Les inégalités dans le sport, une histoire qui date
Les inégalités des sexes dans le monde sportif ne sont malheureusement pas nouvelles. Cela fait des décennies, voire même des siècle que cela dure. Si les Jeux Olympiques sont la compétition ultime de tout et toute athlète, ils ont longtemps été réservée aux hommes. Les femmes n’ont été admises dans la compétition seulement en 1990, alors que les premier JO moderne ont eu lieu en 1896. Cette inégalité se confronte aussi a une réalité économique. Au début du XXIème siècle, les trois quarts des femmes ne pratiquant aucun sport sont employées ou ouvrières. Si leur place dans le sport a enfin été octroyée aux femmes, elles se tournent souvent vers des sports moins compétitif et qui bénéficient de moins de visibilité. Cette différence se constate dans la compétition. Parmi les femmes de 16-24 ans inscrites en club, 35% font de la compétition contre un chiffre qui s’élève à 69% pour les hommes.
Cette inégalité a quelque chose d’historique, le conditionnement dès l’enfance. Encore aujourd’hui on présente le rose comme une couleur de fille et le bleu à destination des garçons. Les petites filles sont souvent découragées de pratiquer des sports « de garçons ». Au fur et à mesure de la construction de l’enfant les stéréotypes de genre ont un poids et influence profondément es petites filles à faire de la danse ou de la gymnastique plutôt que du rugby, du judo ou du football. De plus, les sports féminins sont souvent peu représentés, et les modèles féminins dans les sports réputés masculins sont rares. Aujourd’hui on peut reconnaitre une progression. Les femmes sportives se font de plus en plus nombreuses et gagnent en visibilité. Les compétitions féminines se multiplient et les ligues professionnelles féminines sont en plein essor. Bien que les avancées soient indéniables, les exemples comme Selina Freitag rappelle que l’égalité n’est pas encore atteinte.