Le psychanalyste Gérard Miller est accusé d’agressions sexuelles et d’un viol par trois femmes. Les faits se seraient produits lors de séances d’hypnose, dont certaines datant de nombreuses années. Dans une enquête publiée sur le site du magazine Elle, le psychanalyste et réalisateur affirme pour sa part avoir “la conviction de n’avoir contraint personne”.
Des agressions sous couverts de séances d’hypnose
Le magazine ELLE rapporte le récit de Muriel Cousin, journaliste et metteure en scène. Elle affirme avoir subi des attouchements de la part du psychanalyste lorsqu’elle avait 23 ans, lors d’une séance d’hypnose en 1990. Il ne lui était alors pas “venu à l’esprit de porter plainte” car “à l’époque, ça ne se faisait pas”.
Une autre femme dénonce un viol commis en 2004, lorsqu’elle avait 19 ans. Également lors d’une séance d’hypnose, elle indique que les faits se sont produits après avoir assisté à une émission à laquelle participait le célèbre psychanalyste et chroniqueur, aujourd’hui engagé à gauche auprès de La France insoumise (LFI).
“Je ne peux plus bouger”
C’est au domicile de Gérard Miller, que la jeune femme s’est dite contrainte après un jeu basé sur l’hypnose. “Je ne peux plus bouger. Je suis une poupée qu’on déshabille et à qui l’on peut faire ce que l’on veut”, témoigne-t-elle.
Une troisième femme, âgée de 19 ans à l’époque, en 1993, travaillait comme baby-sitter pour le psychanalyste. Elle rapporte aussi une agression sexuelle alors qu’il la raccompagnait chez elle en voiture.
Selon le magazine Elle, une actrice du film “Terminale” (1998) sur lequel Gérard Miller était scénariste, “aurait subi une agression sexuelle, sous couvert d’une séance d’hypnose au domicile du psychanalyste, sur le divan de son cabinet”.
“Rien de ce que j’ai perçu ne m’indiquait qu’elles voulaient mettre un terme à la situation”
Gérard Miller ne dément pas avoir eu des relations avec ces femmes. Malgré ça, il conteste leurs accusations. “Si quelque chose leur a déplu lorsqu’elles étaient avec moi, je n’ai aucune hésitation à l’affirmer: rien de ce que j’ai perçu ne m’indiquait qu’elles voulaient mettre un terme à la situation, car sinon à l’instant même j’y aurais mis un terme”, assure-t-il dans une lettre publiée sur X.
Il déclare également n’avoir jamais pratiqué l’hypnose à son cabinet ou à son domicile, mais toujours en public. Selon lui, ce qui advenait dans un cadre privé relevait de “tests élémentaires” et “celui ou celle qui acceptait de s’y livrer n’était absolument pas hypnotisé, il restait parfaitement conscient, en totale possession de ses moyens”.
“Avec toutes les femmes, j’ai la conviction de n’avoir contraint personne, prenant au pied de la lettre tout embarras, tout refus, et ce tout particulièrement quand je m’engageais sur le chemin de la séduction”, soutient-il dans sa lettre.
Conciliant avec le réalisateur Benoît Jacquot
Gérard Miller avait anticipé la publication de cet article, en indiquant sur X avoir été informé par les deux auteures de la publication d’un article le “mettant gravement en cause”.
Récemment, une interview du cinéaste Benoît Jacquot menée en 2011 par Gérard Miller pour les besoins d’un documentaire est remontée à la surface. Le cinéaste y évoquait ses relations avec de jeunes actrices dont Judith Godrèche alors mineure, devant un Gérard Miller conciliant.
Gérard Miller s’en est justifié : “Aujourd’hui, je ne pourrais plus imaginer le même film, parce que nous ne sommes plus dans cet aveuglement collectif, il faut bien mesurer ce qui a changé, sinon on oublie ce qui a été révolutionnaire dans MeToo”, déclare-t-il à France 5 en début d’année.
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