Femmes et Vatican : Ce que le pape François a (vraiment) changé depuis 2013

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Sous le pontificat du pape François, l’Église catholique a amorcé une transformation notable concernant la place des femmes dans ses structures, bien que des limites subsistent. Depuis son élection en 2013, le souverain pontife a entrepris des réformes visant à intégrer davantage les femmes dans la gouvernance de l’Église, sans toutefois remettre en question le principe de l’ordination exclusivement masculine.

Des nominations historiques au Vatican

Le pape François a marqué son pontificat par des nominations inédites de femmes à des postes de responsabilité au sein du Vatican. En janvier 2025, il a nommé Sœur Simona Brambilla à la tête du Dicastère pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, faisant d’elle la première femme à diriger un « ministère » au Vatican. Cette nomination s’inscrit dans une série d’initiatives visant à accroître la présence féminine dans l’administration vaticane, où la proportion de femmes est passée de 19,2 % à 23,4 % sous son pontificat.

D’autres femmes ont également accédé à des postes clés. En 2016, Barbara Jatta est devenue la première femme à diriger les Musées du Vatican. En 2021, Raffaella Petrini a été nommée secrétaire générale du Gouvernorat de l’État de la Cité du Vatican, une position équivalente à celle de gouverneure.

Ouverture de certains ministères aux femmes

En janvier 2021, le pape François a promulgué le motu proprio Spiritus Domini, autorisant les femmes à accéder de manière stable aux ministères institués de lecteur et d’acolyte. Cette décision a été saluée comme une avancée significative vers une plus grande reconnaissance du rôle des femmes dans la liturgie et la vie ecclésiale.

Par ailleurs, le pape a institué en mai 2021 le ministère laïc de catéchiste, ouvert aux femmes, renforçant ainsi leur participation active à la mission évangélisatrice de l’Église.

Le synode sur la synodalité : une participation accrue mais des attentes déçues

Le synode sur la synodalité, lancé en 2021, a permis une participation sans précédent des femmes aux discussions sur l’avenir de l’Église. Pour la première fois, des femmes ont été invitées à voter lors de l’assemblée synodale, marquant une étape vers une Église plus inclusive.

Cependant, la question de l’ordination des femmes au diaconat, bien que largement débattue, n’a pas été tranchée. Le pape François a laissé cette question « ouverte », suscitant des frustrations parmi ceux qui espéraient une décision plus audacieuse.

Des résistances persistantes au changement

Malgré ces avancées, des résistances subsistent au sein de l’Église. De nombreuses femmes travaillant au Vatican témoignent de comportements condescendants et d’une culture patriarcale persistante. Certaines dénoncent un « plafond de verre » et une vision passéiste de la femme, reléguée à des rôles secondaires.

En réponse à ces défis, l’association Donne in Vaticano (Femmes au Vatican) a été créée en 2016 pour promouvoir le rôle des femmes et créer un réseau de soutien au sein de l’institution.

Une volonté de changement confrontée à la tradition

Le pape François a exprimé à plusieurs reprises son désir de « dépasser la mentalité machiste » au sein de l’Église et de mieux valoriser le rôle des femmes dans le Peuple de Dieu. Il a reconnu que l’Église n’avait « pas assez écouté la voix des femmes » et a appelé à une plus grande reconnaissance de leur contribution.

Néanmoins, il maintient que le sacerdoce est réservé aux hommes, estimant que cette position n’est pas le fruit du machisme, mais d’une tradition théologique spécifique.

Le pontificat du pape François a marqué une étape importante dans l’évolution du rôle des femmes au sein de l’Église catholique. Des avancées significatives ont été réalisées en matière de gouvernance et de reconnaissance des ministères laïcs. Cependant, des résistances subsistent, notamment concernant l’ordination des femmes, et de nombreuses voix appellent à des réformes plus profondes pour une véritable égalité. L’avenir dira si ces aspirations sauront trouver un écho dans les décisions futures de l’Église.

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