Briser les stéréotypes dès l’école pour une société plus égalitaire
Lors de la Journée Internationale des Droits des Femmes, j’ai eu l’honneur de modérer un événement majeur à l’Hôtel de Rochechouart, en présence de Madame Élisabeth Borne, ancienne Première ministre et actuelle Ministre d’État, en charge de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Son engagement en faveur de l’égalité entre les filles et les garçons dans l’éducation n’est plus à démontrer. Dans un pays où les stéréotypes de genre influencent encore trop souvent les choix d’orientation, il est essentiel d’agir dès le plus jeune âge pour garantir à chaque enfant les mêmes opportunités. Malgré de meilleurs résultats scolaires, les jeunes filles restent sous-représentées dans certaines filières clés comme les mathématiques, les sciences de l’ingénieur ou l’informatique.
Lors de cette journée, plusieurs initiatives innovantes ont été mises en lumière pour encourager les jeunes filles à oser et à dépasser les barrières invisibles qui limitent leur ambition.
Des initiatives éducatives pour déconstruire les biais de genre
L’événement a permis de mettre en avant des projets concrets, portés par des enseignants, des élèves et des experts de l’éducation, pour favoriser une orientation plus libre et inclusive :
La mallette pédagogique “Il, Elle, On”, développée par le Conseil Académique de la Vie Lycéenne de Versailles, qui propose des ressources pédagogiques pour aider les élèves à identifier et déconstruire les stéréotypes de genre dès le plus jeune âge.
Une formation spécifique pour les enseignants de mathématiques, afin de leur donner des outils pour encourager davantage de filles à poursuivre des études scientifiques. Trop souvent, elles se censurent par manque de modèles féminins dans ces disciplines et par des biais inconscients qui les poussent vers d’autres choix d’orientation.
L’éducation aux médias comme levier d’égalité : le projet “Pionnières en Picardie” et le concours “Zéro Cliché” ont été présentés comme des moyens concrets de sensibiliser les élèves aux représentations de genre et de valoriser les femmes ayant marqué l’histoire, mais souvent invisibilisées.
Ces initiatives montrent une volonté forte de changer les mentalités dès l’école et de faire en sorte que chaque jeune fille puisse envisager son avenir sans limites.
Des modèles inspirants pour encourager les jeunes filles à oser
Un autre moment fort de cette journée a été la table ronde réunissant des femmes d’exception, venues partager leur parcours et leur vision de l’égalité :
Yasmine Belkaid, immunologue et directrice générale de l’Institut Pasteur, a évoqué les défis auxquels elle a dû faire face en tant que femme dans un domaine scientifique encore très masculin.
Céline Calvez, députée et vice-présidente de la Commission des affaires culturelles et de l’éducation, a mis en avant l’importance des politiques publiques pour soutenir l’égalité dans l’éducation et l’orientation professionnelle.
Agnès Diallo, directrice générale d’IN Group, a partagé son expérience de femme à la tête d’une grande entreprise, soulignant la nécessité de plus de diversité dans les postes de leadership.
Véronique Vella, comédienne et sociétaire de la Comédie-Française, a insisté sur l’impact des représentations culturelles dans la construction des aspirations des jeunes filles et la nécessité de leur offrir des modèles variés et inspirants.
Toutes ont répondu à deux questions essentielles : Quels obstacles ont-elles dû surmonter pour réaliser leurs rêves ? et Quel message souhaitent-elles adresser aux jeunes filles d’aujourd’hui ? Leurs témoignages ont illustré un point crucial : rien ne doit freiner l’ambition des filles, et il est fondamental de leur donner confiance en elles dès l’enfance.
Élisabeth Borne : Un discours fort pour un engagement durable
Pour conclure cette journée riche en échanges, Élisabeth Borne a livré un discours puissant, réaffirmant son engagement pour une éducation plus égalitaire. Elle a insisté sur le fait que l’égalité des chances commence à l’école, et que des actions concrètes doivent être mises en place pour garantir à chaque élève la possibilité d’explorer toutes les voies, sans préjugés ni contraintes sociales.
Son propre parcours, de Polytechnique aux plus hautes responsabilités politiques, incarne cette conviction : les filles doivent pouvoir rêver grand et accéder aux métiers qu’elles souhaitent, sans autocensure ni barrières invisibles.
Cette journée a rappelé que l’égalité entre filles et garçons dans l’éducation est un combat de long terme, qui nécessite un engagement collectif. Parents, enseignants, décideurs politiques, entreprises et médias doivent jouer leur rôle pour briser les plafonds de verre et offrir aux filles les mêmes perspectives qu’aux garçons.
Un immense merci à toutes celles et ceux qui œuvrent chaque jour pour faire avancer cette cause. L’égalité ne doit pas être un idéal, mais une réalité accessible à toutes et tous.