Une transition brutale qui la challenge
En 1976, à l’âge de 12 ans, Kamala quitte la Californie ensoleillée pour s’installer à Montréal avec sa mère et sa sœur Maya. Sa mère avait été recrutée pour mener des recherches sur le cancer du sein à l’Hôpital général juif et pour enseigner à l’Université McGill. Ce déménagement en plein hiver, au milieu de l’année scolaire, représente un bouleversement majeur pour la jeune Kamala. Dans ses mémoires publiés en 2019, elle décrit l’idée de quitter la Californie pour une ville étrangère francophone couverte de neige comme une épreuve. Elle ajoute : « L’idée de quitter la Californie ensoleillée en février, au milieu de l’année scolaire, pour une ville étrangère francophone couverte de 12 pieds de neige (3,6 mètres) était affligeante. »
Une adaptation rapide et réussie
Malgré cette transition difficile, Kamala s’adapte rapidement à son nouvel environnement. Ne parlant pas français à son arrivée, elle commence par fréquenter une école francophone, puis un établissement bilingue à vocation artistique et musicale, avant de terminer ses études à la Westmount High School, un lycée public anglophone. Là, elle obtient son diplôme en 1981. Ses anciens camarades de classe se souviennent d’elle comme d’une élève amicale, extravertie et toujours prête à aider les autres. Anu Chopra Sharma, l’une de ses camarades, se rappelle : « Elle était très amicale et extravertie. » Elle ajoute que Kamala était une bonne élève qui prenait le temps d’aider ses pairs : « Le français était une matière difficile pour nous tous, comme nous ne le parlions pas. »
Une participation active à la vie scolaire
Plutôt que de se laisser abattre par les défis de son nouveau cadre de vie, Kamala s’immerge pleinement dans la vie scolaire et sociale de son lycée. Elle participe activement à différents clubs et événements, notamment au défilé de mode de l’école, et développe une passion pour la danse. Elle rejoint des troupes de danse comme les « Super Six » et plus tard les « Midnight Magic ». Ce loisir devient pour elle une véritable passion et un moyen de s’exprimer. Dans l’album de fin d’année, Kamala apparaît souriante. Dean Smith, un autre camarade de classe, se souvient : « Elle était toujours souriante et aimait rire, comme vous la voyez aujourd’hui. » Il ajoute : « Elle s’entendait bien avec tout le monde », illustrant ainsi sa nature sociable et accessible.
Un sentiment persistant de nostalgie
Malgré son intégration réussie et les amitiés qu’elle a nouées, Kamala ressent fréquemment le mal du pays et un désir constant de retourner en Californie. Dans ses mémoires, elle évoque ce sentiment de nostalgie qui l’accompagne tout au long de son séjour à Montréal. Après avoir obtenu son diplôme en 1981, elle retourne aux États-Unis pour poursuivre ses études à la Howard University, à Washington, où elle commence à forger son parcours politique.
Une expérience formatrice
Les années passées à Montréal jouent un rôle clé dans la formation de Kamala Harris. Elles renforcent sa résilience, développent son empathie et nourrissent son engagement envers la justice sociale, des valeurs qui continuent de guider son action politique aujourd’hui. Kamala Harris reste ainsi le produit d’une adolescence passée à naviguer entre différentes cultures, un défi qu’elle relève avec brio et qui façonne son identité de leader.