Le 10 mars 2025, une mobilisation inédite a eu lieu place de la République à Paris. Deux jours après les manifestation du 8 mars, les violences institutionnelles subies par les mères après une séparation avec un conjoint violent sont dénoncées. Organisée par l’association 125 et après, cette action symbolique a mis en lumière le contrôle coercitif post-rupture et appelé à des mesures concrètes.
Un hommage poignant aux victimes du contrôle coercitif
Le 10 mars à 13h, 100 femmes vêtues de noir se sont réunies place de la République à Paris, entourées de 50 cercueils et urnes funéraires. Parmi elles, 50 avaient un pied dans un cercueil. Le but est d’illustrer une réalité alarmante. La moitié des mères victimes de violences conjugales subissent encore des violences après leur séparation. Harcèlement, fausses accusations, procédures judiciaires interminables, violences vicariantes… Autant de stratégies employées pour maintenir une emprise destructrice sur ces femmes.
L’association 125 et après, qui accompagne quotidiennement 150 femmes victimes et sensibilise des milliers d’autres, dénonce un système judiciaire et social défaillant. « Dans un nombre colossal de cas, les forces de l’ordre, la justice et les travailleurs sociaux, mal formés, laissent place à une inversion de la culpabilité et de la charge de la preuve », alerte l’association. Trop souvent, un père violent est considéré comme un bon père, tandis que les mères sont ruinées par des procédures et parfois condamnées pour avoir voulu protéger leurs enfants.
Des revendications pour briser l’injustice
Face à cette situation, l’association 125 et après ne se contente pas d’alerter. Lors de cette mobilisation, une tribune a été publiée, signée par des personnalités influentes, magistrats, avocats et travailleurs sociaux. Cette tribune a mis en avant trois revendications essentielles pour lutter contre ces violences post-rupture. Parallèlement, une concertation avec le ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes est en cours afin d’obtenir des réponses législatives et médiatiques.
Les conséquences de ces violences institutionnelles sont dramatiques : des femmes détruites psychologiquement, financièrement et socialement, des enfants forcés de vivre avec un père toxique, et un système qui perpétue l’impunité. « Combien de femmes et d’enfants brisés avant que nous ouvrions, collectivement, les yeux ? » interroge l’association.
Les « Éclipses aux éclipsées » : un mouvement symbolique et universel
Cette mobilisation s’inscrit dans une série d’actions menées par l’association 125 et après sous l’égide des Éclipses aux éclipsées. Ces rassemblements ont lieu les jours d’éclipse, en dehors des dates symboliques du 8 mars et du 25 novembre, pour rappeler que les violences faites aux femmes ne connaissent pas de calendrier.
En mars 2024, l’association avait installé 1 000 chaussures rouges, symbolisant les victimes de féminicides, sur le parvis des droits de l’Homme. En octobre 2024, elle avait posé avec des cordes en hommage aux femmes iraniennes, afghanes et pakistanaises pendues par des régimes liberticides. Chaque action est menée en collaboration avec des associations engagées, telles que Citad’Elles, Femme Azadi, Afghanes de France et Band of Sisters, pour porter un message de solidarité et d’universalisme. Le 10 mars 2025, un nouveau cri d’alarme a été lancé pour exiger une réelle protection des mères et de leurs enfants face aux violences systémiques post-rupture. La question reste posée : quand la France ouvrira-t-elle enfin les yeux ?