Le 7 octobre 2023, une attaque terroriste du Hamas contre Israël causait la mort de plus de 1 200 personnes, parmi les victimes 45 françaises et français. Un an après, la communauté juive française mais aussi des centaines de personnes se sont réunies à Paris pour honorer la mémoire des victimes. Un rassemblement qui témoigne de la douleur persistante et des divisions exacerbées par cette attaque.
“Je suis debout” : Un appel à la solidarité
Des milliers de manifestants se sont rassemblés place de Fontenoy à Paris sous le slogan “Je suis debout”. Organisé par le Fonds national juif (KKL), cet événement avait pour objectif de rendre hommage aux victimes de l’attaque du 7 octobre 2023, une date marquée à jamais par la violence. Ce rassemblement a réuni des personnes de tous âges, arborant des drapeaux israéliens et français, dans un esprit de solidarité.
La scène a vu défiler des orateurs et des artistes, dont des figures de la communauté juive française. Une mère, dont le fils a été tué le 7 octobre, a partagé son histoire, sa voix brisée par les larmes, rappelant la cruauté de cette attaque.
La communauté juive française, représentée par plusieurs figures importantes comme Yonathan Arfi, président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), et Ariel Goldmann du Fonds social juif unifié, a également pris part à cet événement. Les organisateurs ont diffusé des vidéos poignantes des événements du 7 octobre, montrant l’ampleur de la violence. Des réactions d’indignation ont traversé la foule : “Bandes de terroristes, monstrueux, nazis, ordures !”, illustrant la colère et le chagrin toujours vivaces un an après.
Lutte contre l’antisémitisme et fractures sociales
Au-delà de l’émotion suscitée par la commémoration, l’événement a mis en lumière les tensions autour de l’antisémitisme en France. Certains manifestants ont exprimé leur frustration face à ce qu’ils perçoivent comme une indifférence croissante. Yves Teszner, un des participants, a déploré : “Regardez, ici il y a des juifs français et personne d’autre, et ça nous attriste énormément”. Le sentiment d’abandon face à la montée de l’antisémitisme est partagé par de nombreux membres de la communauté juive, certains évoquant même une “légitimation” de cette haine.
L’événement a également été marqué par l’appel désespéré de la sœur d’Ofer Kalderon, l’un des 97 otages encore détenus à Gaza, implorant le gouvernement français de tout mettre en œuvre pour leur libération. Les slogans “Libérez les otages” et “Israël vivra, Israël vaincra” ont résonné dans les rues parisiennes alors que la manifestation se poursuivait jusqu’au Trocadéro.
Une crise qui dépasse les frontières
L’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a eu des répercussions profondes, non seulement au Moyen-Orient, mais aussi en France. Pour Yonathan Arfi, président du Crif, cette date marque un tournant. Dans un entretien au journal Le Monde, il a déclaré : “Le 7 octobre est aussi un choc français”, expliquant que cet événement a révélé les fractures existantes autour de la question de l’antisémitisme en France. “Depuis un an, nous ne vivons pas une période de révolution, mais de révélation”, a-t-il ajouté, soulignant que les positions des uns et des autres sur cette question sont désormais plus claires.
Arfi a également mis en garde contre l’embrasement de l’antisémitisme en France, alimenté, selon lui, par les discours de certains mouvements politiques. Il a particulièrement pointé du doigt Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise, accusant le leader de l’extrême gauche d’avoir “redonné une caution politique à l’antisémitisme”. “Jean-Luc Mélenchon est le premier responsable de la flambée de l’antisémitisme en France”, a-t-il affirmé, regrettant l’absence de condamnation ferme au sein de la gauche socialiste.
L’embrasement qui a suivi les attaques terroristes en Israël a touché la bande de Gaza, faisant aussi des dizaines de milliers de morts parmi les civils palestiniens, dans des attaques de l’armée israélienne. Le conflit s’étend désormais au Liban et en Iran. La situation géopolitique reste particulièrement tendue actuellement au Proche-Orient.