Chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde depuis son succès avec “Djadja” en 2018, Aya Nakamura est aujourd’hui une star mondiale. Cette ascension fulgurante l’a placée sous les attaques de l’extrême droite, en particulier après l’annonce de sa participation potentielle à l’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024 pour chanter Edith Piaf. 70 personnalités signent une tribune contre le racisme.
L’attaque de l’extrême droite
Un collectif xénophobe s’est exprimé ainsi : « Y’a pas moyen, Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako ».
Après sa victoire tardive aux Victoires de la Musique, Aya Nakamura est devenue régulièrement l’objet d’attaques racistes, déplorant même sur les réseaux sociaux qu’elle soit devenue “un sujet d’état numéro un”. Cette controverse a été en partie alimentée par des politiques comme Eric Zemmour et des groupes d’extrême droite comme Les Natifs, tous s’opposant à sa présence à cet événement majeur.
Leur argument principal repose sur l’utilisation de l’argot dans ses chansons, critiqué comme étant peu conforme à la langue française. Marion Maréchal, tête de liste Reconquête pour les européennes de juin, a indiqué sur BFMTV que “cette femme ne chante pas en français”, alimentant un débat sur les réseaux sur la légitimité de sa représentation de la culture française.
Aya Nakamura, star internationale incontournable
L’identité et la diversité culturelle de Aya Nakamura, artiste de 28 ans d’origine franco-malienne, sont clairement attaquées. Née à Bamako, elle a grandi à Aulnay-sous-Bois, près de Paris, ce qui lui confère une double culture qu’elle revendique fièrement.
Son succès mondial avec “Djadja”, cumulant près d’un milliard de vues sur YouTube, ainsi que son apparition tonitruante à Times Square à New York, ont confirmé son statut de star mondiale. Son influence dépasse les frontières nationales, comme en témoigne sa collaboration et sa popularité auprès de la jeune génération avec le jeu vidéo “Fortnite”.
Aya Nakamura est devenue une figure incontournable de la scène musicale francophone, incarnant à la fois la diversité et la richesse de la culture contemporaine.
Réactions et mobilisation
La critique de Marion Maréchal sur BFMTV, qui a indiqué qu’elle “ne chante pas en français” a provoqué l’ouverture d’une enquête par la Licra en raison de publications racistes visant la chanteuse.
L’ancien footballeur Lilian Thuram, une autre figure de renom en France, a exprimé son soutien à Aya Nakamura, soulignant l’importance de reconnaître son statut de star mondiale. Il a déclaré sur franceinfo : “Nous sommes en train de parler d’une star mondiale. On a l’impression que nous sommes en train de parler d’une petite artiste qui viendrait de la banlieue”.
« La xénophobie ne sera jamais un sport olympique »
Elisabeth Moreno, présidente de Femmes@numérique, ancienne ministre à l’égalité femmes-hommes, a réagi en rassemblant près de 70 signatures pour la publication d’un texte intitulé « La xénophobie ne sera jamais un sport olympique », paru dans le journal La Tribune. Parmi les personnalités signataires qui se mobilisent : Muriel Pénicaud ( ancienne ministre), Isabelle Rome ( ancienne ministre), Elisabeth Richard ( Haut Conseil à l’Egalité), Sonia Rolland ( Artiste ), Anthony Babkine ( Diversidays), Flora Ghebali (Coalitions.fr) ou encore Stéphane Tiki (Chaba Consulting Group). Devant ces propos racistes , les signataires dénoncent : « Ces gens ne sont pas mélomanes, ils ont la phobie de la mélanine. Ils ne jugent pas une chanteuse, ils expulsent une femme noire. La cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques ne les intéresse pas ; seulement le plaisir pervers de pouvoir en exclure les personnes qui ne leur ressemblent pas. »