VIDEO – Le mardi 5 septembre, l’ancienne joueuse de tennis Angélique Cauchy a témoigné des agressions sexuelles qu’elle a subi dès l’âge de 12 ans, devant une commission d’enquête. « J’ai été violée près de 400 fois par mon entraîneur de tennis, pendant deux ans », a-t-elle déclaré au Palais Bourbon devant les députés.
Andrew Geddes condamné à 18 ans de prison en 2021
A 36 ans, l’ancienne numéro 2 du tennis féminin junior revient sur la terrible histoire avec son agresseur et entraineur Andrew Geddes. En 2021, l’homme est condamné à dix-huit ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur quatre jeunes filles, âgées de 12 à 17 ans. La commission d’enquête lancée en juillet a pour but d’identifier « des défaillances de fonctionnement au sein des fédérations de sport, du mouvement sportif et des organismes de gouvernance du monde sportif ». Et le témoignage d’Angélique Cauchy est glaçant.
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Durant son récit, Angélique Cauchy revient sur l’année 1999, où elle n’a que 12 ans. Elle s’entraîne au club de Sarcelles et devient la proie d’Andrew Geddes, qui va la manipuler. « Ça s’est fait en même pas deux ou trois mois, explique Angélique Cauchy. Je lui ai dit : “non il ne faut pas, ce n’est pas bien. Moi je ne veux pas.” Il avait l’âge de ma mère. Il m’a dit : “tu sais, ça arrive souvent dans les relations entraîneur/entraînée”. »
« Il m’as violée trois fois par jour »
Quelque temps plus tard, comme d’autres victimes, Andrew Gueddes emmène sa petite protégée à La Baule, d’où il est originaire. « Cela a été les quinze pires jours de ma vie. Il m’a violée trois fois par jour. Le premier soir, il m’a demandé d’aller dans sa chambre et je n’y suis pas allée. Et donc il est venu dans la mienne. Ça a été pire », témoigne la jeune femme, encore marquée d’avoir été « obligée de rester dans l’endroit où ça s’était passé ».
« Les soirs d’après, ça paraît fou, mais j’y suis allée de moi-même, et j’ai fait ces treize pas qui me séparaient de sa chambre pour aller me faire violer. »
“J’ai pensé tellement de fois à me suicider”
A cette période, l’entraîneur lui fait même croire qu’il lui « avait donné le sida ». La jeune joueuse passe cinq ans en pensant porter le virus avant de se faire dépister. «J’avais un petit carnet avec les autographes des joueurs du PSG, parce que j’allais les voir au Camp des Loges (le centre d’entraînement du PSG). Et entre ces feuilles, j’écrivais : ” je n’en peux plus, il faut que ça cesse, je vais faire que tout s’arrête.” Elle rajoute : “J’ai pensé tellement de fois à me suicider. Je remercie quand même tous les jours en me levant la petite fille de douze ans que j’étais d’avoir choisi la vie. Je suis un petit peu morte à douze ans mais c’est grâce à elle que je suis là aujourd’hui”
“Dans le milieu du tennis, ça se savait”
Selon la victime, le monde du tennis n’a pas été surpris par cette affaire. « Dans le milieu du tennis, ça se savait qu’il n’était pas correct avec les jeunes filles, a-t-elle déclaré. Je ne parle pas de moi parce que moi ça ne s’est pas su. Mais pour les autres, il y en avait toujours qui disaient : oui, il est avec…, il sort avec... Mais à 38 ans, on ne sort pas avec une jeune de 15 ans, encore moins quand on l’entraîne. »
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Angélique Cauchy rappelle d’ailleurs un autre témoignage, issu de l’enquête contre Geddes : « Une seule dame était allée voir le président du club en disant qu’il avait un comportement inapproprié envers les jeunes avec violences verbales, physiques, et un comportement ambigu avec certaines joueuses. Le président lui avait répondu : “Oui mais il nous ramène des titres.” » La commission doit rendre son rapport pour décembre 2023, après avoir entendu d’autres victimes, telles que Sarah Abitbol.