La newsletter féministe “Les Glorieuses” fondée par Rebecca Amsellem met en lumière les inégalités salariales entre les femmes et les hommes en France, en établissant une date symbolique à partir de laquelle les femmes travaillent “gratuitement” en raison de ces disparités. En 2023, cette période débute ce 6 novembre à 11h25, selon les calculs basés sur les données d’Eurostat, d’un écart salarial moyen de 15,4%.
Les inégalités persistent en France
Interrogée sur le plateau France Info TV, Insaff El Hassini, fondatrice de Ma Juste Valeur et porte-parole du mouvement a expliqué que : « les écarts de salaire sont concrets, et ils se matérialisent tous les jours dans la vie des femmes »
#6Novembre11H25 : à partir d’aujourd’hui les femmes travaillent gratuitement!
📰Comme chaque année, la newsletter féministe « @Les_Glorieuses » fondée par @RebeccaAmsellem met en lumière les inégalités salariales entre les femmes et les hommes en France, en établissant la date… pic.twitter.com/zY867H2lb1
— The Women’s Voices (@TheWomensVoice1) November 6, 2023
Cynthia Illouz, fondatrice de The Women’s Voices et experte égalité a confirmé au présentateur Julien Benedetto que : « la France est assez en retard. » Elle a précisé que le mouvement avait été initié “en 1975 en Islande” et a ajouté qu’il y a « 8 jours la Première Ministre Islandaise s’était mise en grève également » en guise de soutien au mouvement, tout en suggérant qu’en France : « Elisabeth Borne pourrait s’associer au mouvement et que ce serait un beau message.»
Une évolution très lente
Comparé à l’année précédente, où l’écart était de 15,8%, on observe une légère amélioration. En 2022, cette date symbolique était fixé au 4 novembre à 9h10, soulignant ainsi une modeste progression. Cependant, ces chiffres révèlent que malgré les efforts déployés, les inégalités salariales entre les genres persistent d’année en année.
« Ca avance, mais ça avance beaucoup trop lentement. La France est 2-3% au-dessus de la moyenne européenne » précise Cynthia Illouz.
Eurostat indique que les hommes gagnent en moyenne 15,4% de plus que les femmes en France. Mais cet écart est une moyenne nationale, masquant parfois des disparités plus importantes dans certains secteurs ou certaines professions.
Des propositions concrètes pour réduire les inégalités salariales
Les militantes de “Les Glorieuses” proposent pour promouvoir l’égalité salariale de conditionner l’accès des entreprises aux marchés et aux subventions publiques au respect de cette égalité. Cette mesure, sans coût direct, vise à garantir que les fonds publics ne contribuent pas à accentuer les inégalités.
Un autre axe de lutte contre les inégalités salariales concerne la revalorisation des salaires dans les professions où les femmes sont majoritaires, telles que les emplois de soin et d’éducation. Ces métiers, essentiels à la cohésion sociale, ont été particulièrement cruciaux pendant la crise de la Covid-19. La proposition met en avant l’idée que la reconnaissance financière de ces professions contribuerait à atténuer les inégalités salariales.
Les Glorieuses militent également pour une équité de rémunération entre les congés maternité et paternité. Cette mesure vise à promouvoir une répartition plus équitable des responsabilités parentales et à garantir que les femmes ne soient pas pénalisées financièrement pour avoir exercé leur droit au congé maternité.
Cynthia Illouz a également rappelé qu’il “existe un arsenal juridique assez important ” notamment avec l’index égalité professionnelle obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés en France mais “que les contrôles et les sanctions sont quasiment inexistants.”
Perspectives positives malgré les défis persistants
Malgré les défis persistants, Insaff El Hassini s’est réjouie des “politiques européennes en faveur de la transparence des salaires”. Une directive européenne, entrée en vigueur en juin dernier, oblige les États membres à mettre en place des mesures nationales pour rendre la transparence salariale effective à partir de 2026. La Fondatrice de Ma Juste Valeur a aussi rappelé la jurisprudence de la Cour de Cassation qui permet désormais de “demander le salaire d’un collègue au même poste.”