Nathalie Coste Cerdan dirige la Femis, Ecole Nationale Supérieure des Métiers de Arts et du Son. Nous l’avons rencontré à l’occasion d’une table ronde organisée par BNP Paribas, sur la place des femmes dans les métiers du cinéma et les actions de son école pour améliorer leur visibilité.
Nathalie Coste Cerdan explique que la place des femmes n’est pas assez bien repartie dans le cinéma. Certains métiers, comme les scripts sont composés de 98% de femmes. À l’autre extrême, “tous les métiers qui sont liés à la technique comme les machinaux, les ingénieurs du son, les mixeurs sons, les constructeurs de décor, sont très masculins“, explique la Directrice générale de la Femis. On y trouve effectivement moins de 10% de femmes. En France, on compte 50% de productrices, 20 à 25% de réalisatrices et 45% de monteuses.
Grace à son rôle d’éducation et de formation, la Femis a pour ambition de rééquilibrer les rôles et de permettre aux femmes d’atteindre tous les métiers du cinéma. “À la Femis, on essaye de corriger les métiers sur lesquels on a une surreprésentation masculine.”, explique la Directrice générale. “On veille à aller chercher des vocations chez des jeunes femmes dans les lycées, en faisant des actions de communication sur notre école et les métiers qu’elle prépare. Le cinéma est par essence un métier collectif. Notre volonté est d’orienter des jeunes femmes vers ces métiers.”, complète-t-elle.
🎬"Certains métiers du cinéma, comme les machinaux, les ingénieurs du son, les mixeurs sons, les constructeurs de décors, sont très masculins.", explique Nathalie Coste Cerdan, Directrice générale de @lafemisparis, lors d’une table ronde organisée par @BNPParibas . pic.twitter.com/fu4Y8xeCb4
— The Womens’s Voices (@TheWomensVoice1) May 24, 2023
La Femis, chemin du succès pour les réalisatrices
La Femis a permis de lancer la carrière d’un grand nombre de réalisatrices telles que Céline Sciamma (Portrait de la jeune fille en feu), Rebecca Zlotowski (Les Enfants des autres), ou encore Julia Ducournau (Palme d’or avec Titane). Et, plus récemment, Alice Winocour (Revoir Paris), Ramata-Toulaye Sy jeune franco-sénégalaise dont le premier film, Banel et Adama, a été sélectionné en compétition officielle. “C’est exceptionnel ! “, se réjouit Nathalie Coste Cerdan.”Je pense que les femmes saisissent, au moment de leur passage à l’école, toutes les opportunités d’aborder des sujets ambitieux pour faire de beaux et bons films.“. Nathalie Coste Cerdan l’assure, le destin des femmes réalisatrices qui sont passé par la Femis est une vraie fierté.
La vie personnelle ne doit plus être un frein pour la vie professionnelle
Optimiste quand à l’avenir des femmes dans le cinéma, la directrice générale de la Femis sait qu’une amélioration ne sera pas possible sans l’aide des hommes. Elle rappelle que, débordées car seules pour l’éducation, certaines femmes sont freinées dans leurs ambitions lorsqu’elles deviennent mères, ce qui ne devrait plus être le cas aujourd’hui. “Je pense qu’il est très important dans le destin des femmes de prendre en considération toutes les taches domestiques et invisibles dont on ne parle jamais”, estime Nathalie Coste Cerdan, ” elles sont pourtant tellement importantes qu’elles freinent parfois les envies de cinéma de certaines femmes.”