VIDEO – Camille Claudel est une sculptrice française connue pour son art à la fois réaliste et expressionniste s’apparentant à l’art nouveau par son utilisation des courbes et des méandres.
Dès son adolescence, Camille Claudel se passionne pour la sculpture et commence à travailler la glaise. Poussée par son père, qui prend conseil auprès d’Alfred Boucher, Camille Claudel persuade sa famille d’emménager à Paris, afin de perfectionner son art auprès des maîtres.
En 1882, Camille Claudel étudie sous la direction du sculpteur Alfred Boucher, qui doit rapidement partir pour Rome afin d’honorer des commandes. Ainsi, Camille Claudel rencontre son nouveau professeur de 24 ans son ainé, Auguste Rodin, en 1882.
Claudel et Rodin
Elle intègre tout de l’atelier parisien de son nouveau maitre et lui fait « forte impression » grâce à son oeuvres Vieille Hélène et Paul à 13 ans. Vers 1884, elle intègre son groupe de praticiens et elle participe à plusieurs sculptures des œuvres de Rodin, comme le groupe statuaire Les Bourgeois de Calais, dont la légende veut que Camille Claudel fut chargée des mains.
Très vite, la complicité artistique s’installe. Camille Claudel, par son génie, devient indispensable à Rodin. Il le dit lui-même : « Mademoiselle Claudel est devenue mon praticien le plus extraordinaire, je la consulte en toute chose ». Je lui ai montré où trouver de l’or, mais l’or qu’elle trouve est bien à elle ». Camille Claudel « exerce une certaine influence sur son maître », et lui inspira L’Éternelle idole, Le Baiser, sculpture à laquelle ils travaillèrent ensemble, et à la Porte de l’Enfer, œuvre inachevée d’Auguste Rodin.
Durant les années qui suivent, Camille Claudel travaille avec Rodin. Elle expose plusieurs oeuvres dont Jeune Romain, Jeune fille à la gerbe, le Buste de Charles Lhermitte et un buste en bronze de Rodin. En 1891, elle devient membre du jury de la Société nationale des beaux-arts.
Le couple vit sa passion amoureuse durant une dizaine d’années, mais Rodin, lors de leur rencontre, vit depuis plus de deux décennies avec sa compagne, Rose Beuret, qu’il ne voudra jamais quitter. S’ensuit une forte dépression amoureuse qui replie Camille Claudel dans la solitude.
🚨série de l'été🚨
🧐Connaissez vous la sculptrice de talent au destin tragique, Camille Claudel? Deja très douée adolescente, #CamilleClaudel rencontre #AugusteRodin en 1882. Elle devient sa muse et crée des oeuvres aujourd'hui mondialement connues comme La Valse (1892). pic.twitter.com/XZmUAKlVrT— The Womens’s Voices (@TheWomensVoice1) July 24, 2023
Internée pendant 30 ans
À partir de 1905, Camille Claudel connaît de profonds troubles, des obsessions et des idées paranoïaques. Elle est persuadée que Rodin est la cause de son insuccès et perd son inspiration. En 1909, son frère Paul Claudel la décrit :« À Paris, Camille folle. Le papier des murs arraché à longs lambeaux, un seul fauteuil cassé et déchiré, horrible saleté. Elle, énorme et la figure souillée, parlant incessamment d’une voix monotone et métallique ».
En 1912, Camille Claudel détruit ses œuvres et écrit « avoir brisé tous ses modèles en plâtre, et brûlé tout ce qu’elle pouvait pour se venger de ses “ennemis” ». À l’instigation de Paul, Camille est internée de force. Camille Claudel est diagnostiquée pour une psychose paranoïaque. Elle restera internée trente ans, jusqu’à sa mort, probablement de malnutrition, le 19 octobre 1943.
Son oeuvre
Le Catalogue raisonné (inventaire le plus complet possible des œuvres d’un artiste) publié en 1996 retient 99 œuvres, sculptures et dessins.
L’autrice Reine-Marie Paris recense, elle, 67 sculptures de Camille Claudel, réalisées entre 1879 et 1906, sans compter les différentes évolutions ou versions modifiées, qui porteraient alors ce nombre à 110107, et qui se prolongent jusqu’en 1910. Il existe en effet, par exemple, sept versions de La Valse, dont des éditions en grès ou dix du buste de La Petite Châtelaine, avec notamment, des différences de coiffure. Elle a également pu retrouver et recenser 21 dessins ou peintures de l’artiste.
Série de l’été ! Retrouvez les autres épisodes dont : Alice Guy : Pionnière du Cinéma et de l’Émancipation Féminine.