Chaque année, la Société civile des auteurs multimédia (Scam), remet le prix Roger Pic. Tous les ans, un portfolio qui documente « le réel et interroge l’humain avec singularité » est récompensée. Cette année, c’est la photo journaliste Véronique de Viguier qui est récompensée pour sa série intitulée : Afghanistan, no (wo)man’s land.
Un prix humaniste et féministe
Le prix Roger Pic tient son nom de son instigateur, un photographe humaniste et un réalisateur militant du droit d’auteur. Créé en 1993, ce prix portant son nom, récompense chaque année, le porte folio d’un ou d’une photographe professionnel.le à la démarche humaniste. C’est la photo journaliste Véronique de Viguier qui remporte la 33ème édition. Sa série Afghanistan, no (wo)man’s land, dépeint le calvaire, l’oppression et l’injustice que vivent les femmes afghanes depuis le retour des Talibans en 2021. « À travers mon travail photographique, je refuse de les représenter uniquement comme des victimes soumises », confie la journaliste. Si cette série dénonce, souhaite également mettre en avant, la force, le courage et la solidarité des afghanes.

Le nom de la série avec laquelle la photo journaliste remporte ce prix est sans équivoque: Afghanistan, no (wo)man’s land. Un thème humaniste, oui, mais féministe de surcroit. À travers son objectif, Véronique de Viguier dénonce l’oppression que subissent les femmes. Dans cette série, la photo journaliste illustre les différents droits qui ont été retirés aux femmes par les talibans. Elle met en scène l’accès à l’éducation qui leur a été retiré, illustre la force du combat qu’elles mènent pour leurs droit. La photojournaliste révèle à travers ses clichés que les femmes qui ont pu fuir sont renvoyées de force dans leur pays et dénonce les violences domestiques. L’approche immersive et humaine des zones de conflit donne une résonance particulière à son travail.

Une photo journaliste reconnue et récompensée
À l’occasion d’un stage pour un journal anglais, la Véronique de Viguerie part en Afghanistan en 2003. Elle s’y installe finalement pour une durée de 4 ans. C’est durant ces quatre années qu’elles se fait un nom. L’objectif de son travail est de représenter, illustrer personnifier, les victimes, les civils, les ennemis, dans les zones de conflits. Elle montre et dénonce tout ce que les information ne représentent généralement que par des chiffres, des statistiques. Depuis, la photojournaliste couvre de nombreuses zones de guerre ou de crises humanitaire. Elle part couvrir l’Israël, le Yemen, l’Irak, le Liban, et bien d’autres encore. Ses clichés sont repris par énormément de magazines et journaux de renom: The Guardian, The New York Times, Geo, Paris Match…

En 2008, elle retourne en Afghanistan pour Paris Match afin de couvrir l’embuscade organisée par les talibans qui a tué un bon nombre de soldats français. Ce reportage a suscité l’attention internationale. Puis, un reportage sur les pirates en Somalie, publié dans plus de 40 titres à travers 20 pays. En 2018, son travail est récompensé par le Visa d’Or Paris Match News, ainsi que par le Visa d’Or humanitaire du Comité international de la Croix-Rouge pour sa couverture de la guerre au Yémen. Elle devient alors la première femme en vingt ans, à recevoir le Visa d’or News, une reconnaissance prestigieuse dans le domaine du photojournalisme.
La série Afghane, no (wo)man’s land sera à découvrir en exposition du 13 octobre 2025 au 6 février 2026. Une première projection ainsi qu’une rencontre sont à prévoir le 7 juin 2025 à l’occasion du Festival Photo La Gacilly.