La Fondation Carmignac soutient les artistes contemporains et présente une nouvelle exposition : The Infinite Woman. C’est à la Villa Carmignac, sur l’île de Porquerolles, au large d’Hyères (Var) sous le commissariat d’Alona Pardo, que l’exposition célèbre la femme sous un oeil nouveau.
La déconstruction de la vision féminine traditionnelle
À l’origine, Porquerolles est une femme. Selon la légende fondatrice, elle est une princesse métamorphosée en île pour échapper à un terrible assaillant. C’est en partant de cette île femme et de certaines représentations féminines de la collection Carmignac, que la commissaire britannique Alona Prado imagine tout une exposition qui interroge et bouscule les regards qui se posent sur les femmes depuis les mythes jusqu’à aujourd’hui.
Depuis des siècles les femmes sont représentées de nombreuses manières, souvent pour répondre à l’image que s’en fait le patriarcat. Tantôt fortes, lascives, fatales, aimantes, démoniaques, tentatrices ou même mythiques. L’exposition The Infinite Woman rassemble plus de soixante artistes d’horizons et de courants artistiques différents, dont le travail démantèle totalement les représentations féminines véhiculées jusqu’à présent.
Cette variété d’oeuvres et de courants artistique transforment cette exposition en lecture des mythologies traditionnelles sous le prisme de récits contemporains dont les héroïnes sont des femmes. Cette représentation permet briser la manières oppressive de voir les femmes et elle met en avant des possibilités de ré appropriations du désir et du pouvoir sexuel féminin, une libération des conventions occidentales de beauté. Elle permet d’envisager de nouveaux idéaux corporels et ouvre aux nouveaux modes d’identité fluide.
Une exposition au cheminement artistique
L’exposition s’articule autour d’un parcours thématique qui compte plus de quatre-vingt œuvres. Les visiteurs et visiteuses vont à la rencontre des figures féminines tout autant familières que troublantes. On trouve des femmes sacrées et nourricières comme illustrées dans les oeuvre de Sandro Botticelli, Mary Beth Edelson, et Loie Hollowell.
Kiki Smith, Chris Ofili, et Sofia représentent les femmes sous formes de sirènes indépendantes. D’autres ont des visions plus fantastiques des figures féminines comme des femmes-araignées (Louise Bourgeois, Frida Orupabo), des cyborgs augmentés (Lee Bul, Vivian Greven, Tishan Hsu) ou encore comme des objets de désir (Roy Lichtenstein, Pablo Picasso, Thomas Ruff).
The Infinite Woman est riche en diversité. Il y a des artistes de périodes historiques différentes, d’espaces géopolitiques variés, de courants esthétiques différents, et aux identités plurielles. L’exposition est un dialogue entre des contemporains comme Wangechi Mutu, Lisa Yuskavage et Michael Armitage. Les artistes historiques majeurs sont présents aussi : Louise Bourgeois, Egon Schiele et Judy Chicago.
Un cheminement artistique interpersonnel
Les techniques sont diverses et variées. On trouve de la peinture, du dessin, de la photographie, la vidéo, le collage, la sculpture, la céramique et même le textile. Les œuvres donnent rendez vous à de nouveaux imaginaires. Elles donnent vie à de nouveaux récits féminins, empreints de puissance (ORLAN, Martine Gutierrez, Zanele Muholi, Billie Zangewa) et de jouissance (Laure Provost, Betty Tompkins, Dorothy Iannone, John Currin).
Si un séjour sur une île comme comme celle de Poquerolles pousse l’Homme a changer son regard au monde qui l’entoure, l’exposition The Infinite Woman fait suivre aux visiteurs et visiteuses un cheminement artistique interpersonnel. C’est une sorte d’invitation à redéfinir les normes et les espaces d’expression. Cette exposition est une célébration poétique de la multiplicité des féménités.
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