Simone Veil, Gisèle Alimi, Louise Michel… La cérémonie d’ouverture des JO met à l’honneur 10 femmes qui ont marqué l’Histoire

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La cérémonie d’ouverture des JO Paris 2024, rend hommage aux femmes qui ont écrit l’histoire de France. Lors du sixième tableau de l’événement, intitulé “Sororité”, c’est-à-dire dédié à la solidarité féminine, dix “femmes en or” ont été mises en lumière, représentées par des statues postées près de l’Assemblée nationale, un lieu symbolique, puisqu’il est uniquement orné de nombreuses statues rendant hommage à des figures historiques masculines.

Dans les rues de la capitale, on compte 260 statues d’hommes et seulement une quarantaine de femmes. Le metteur en scène de la cérémonie d’ouverture des Jeux, Thomas Jolly, et son équipe ont ainsi voulu donner de la visibilité à ces femmes illustres, avec ces statues désormais laissées en héritage à la ville de Paris.

Olympe de Gouges (1748-1793)

Olympe de Gouges, née Marie Gouze, est non seulement une femme de lettres mais aussi une dramaturge. En plus de sa fameuse Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, elle écrit des pièces de théâtre engagées telles que “L’Esclavage des Noirs” (1789) pour sensibiliser le public à la cause abolitionniste. Son engagement pour l’égalité des sexes et des races lui vaut l’hostilité des révolutionnaires, conduisant à son arrestation et à sa condamnation à mort sous le régime de la Terreur en 1793.

Alice Milliat (1884-1957)

Alice Milliat est une pionnière du sport féminin et fondatrice de la Fédération des sociétés féminines sportives de France (FSFSF) en 1917. En réponse à l’exclusion des femmes des Jeux Olympiques, elle organise les Jeux mondiaux féminins, qui connaissent un grand succès et attirent des participantes du monde entier. Son militantisme oblige le Comité international olympique (CIO) à inclure progressivement plus d’épreuves féminines aux Jeux Olympiques à partir de 1928.

Gisèle Halimi (1927-2020)

Gisèle Halimi, avocate franco-tunisienne, est une défenseure ardente des droits des femmes. Cofondatrice de l’association Choisir la cause des femmes, elle participe activement à des procès emblématiques, comme celui de Bobigny en 1972, qui contribue à la dépénalisation de l’avortement en France. Elle est également députée à l’Assemblée nationale et ambassadrice de France auprès de l’UNESCO, utilisant ces plateformes pour promouvoir l’égalité des sexes et les droits humains.

Simone de Beauvoir (1908-1986)

Simone de Beauvoir, compagne de Jean-Paul Sartre, est une figure emblématique de l’existentialisme. Son ouvrage “Le Deuxième Sexe” analyse la condition féminine et pose les bases du féminisme contemporain en examinant les structures sociales qui oppriment les femmes. Elle s’engage également dans le mouvement de libération des femmes (MLF) et signe le Manifeste des 343 en 1971, une pétition pour la légalisation de l’avortement.

Paulette Nardal (1896-1985)

Paulette Nardal, originaire de la Martinique, joue un rôle crucial dans le développement de la Négritude, un mouvement littéraire et politique valorisant l’identité noire. Elle crée des salons littéraires à Paris qui deviennent des centres de réflexion pour des intellectuels afro-descendants. Son travail à La Revue du monde noir et ses écrits influencent des figures majeures comme Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor.

Jeanne Barret (1740-1807)

Jeanne Barret, déguisée en homme sous le nom de Jean Baré, s’embarque en 1766 sur l’expédition de Bougainville, devenant la première femme à faire le tour du monde. Sa contribution à la botanique est notable, ayant aidé le naturaliste Philibert Commerson à collecter et décrire des centaines de plantes. En reconnaissance de son travail, elle reçoit une pension du roi Louis XVI à son retour en France.

Louise Michel (1830-1905)

Louise Michel, surnommée la “Vierge rouge”, est une figure centrale de la Commune de Paris. Après la défaite des communards, elle est déportée en Nouvelle-Calédonie, où elle soutient les Kanaks dans leur rébellion contre les colons français. Elle continue son engagement anarchiste après son retour en France, devenant une icône du mouvement ouvrier et féministe.

Christine de Pizan (1364-1431)

Christine de Pizan est l’une des premières femmes de lettres à vivre de sa plume en Europe. Son œuvre “La Cité des dames” (1405) est une défense virulente des femmes et un plaidoyer pour leur éducation et leur autonomie. Elle critique les attitudes misogynes de son époque et propose un modèle de société où les femmes pourraient prospérer.

Alice Guy (1873-1968)

Alice Guy est non seulement la première femme réalisatrice, mais aussi une innovatrice du cinéma narratif. Elle fonde sa propre société de production, Solax Studios, aux États-Unis, où elle réalise, produit et écrit des centaines de films. Elle est une pionnière dans l’utilisation de techniques cinématographiques telles que les effets spéciaux et la narration complexe.

Simone Veil (1927-2017)

Simone Veil, survivante de la Shoah, devient une figure emblématique de la lutte pour les droits des femmes en France. Son discours historique devant l’Assemblée nationale mène à la légalisation de l’IVG en 1975, malgré une forte opposition. En tant que première présidente du Parlement européen, elle œuvre pour l’intégration européenne et les droits humains. Son entrée au Panthéon en 2018 symbolise son impact durable sur la société française.

Lire aussi : Qui était Alice Milliat, pionnière du sport féminin en France ?

 

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