Une artiste indienne, Rachita Taneja, est honorée lors de la Journée mondiale de la liberté de la presse, et reçoit le prix international du dessin de presse “Kofi Annan Courage in Cartooning Award”.
Inaugurées sur les rives du lac Léman
Cette récompense, ainsi qu’une exposition de dessins de presse, seront inaugurées sur les rives du lac Léman, à proximité du siège du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, en présence de l’avocate iranienne Shirin Ebadi, lauréate du prix Nobel de la paix 2003.
Ces initiatives ont été lancées par la Fondation Freedom Cartoonists, dirigée par le caricaturiste suisse Patrick Chappatte, en collaboration avec la Ville de Genève.
Le prix “Kofi Annan Courage in cartooning award”, décerné tous les deux ans
“Ce sont les dessinatrices de presse, toujours plus nombreuses, que nous voulons particulièrement saluer. En plus des pressions qui vont avec l’exercice du métier, elles affrontent des menaces liées à leur statut de femme”, souligne Patrick Chappatte.
Rachita Taneja, lauréate du prix, est une artiste indienne qui aborde la politique et les questions sociales à travers des bandes dessinées. Connue pour son webcomics féministe Sanitary Panels, l’artiste commente commente, à l’aide de personnages filiformes, l’actualité politique ainsi que des sujets de société.
Les personnages élancés qu’elle crée, traitent de sujets allant du harcèlement menstruel à l’homophobie, en passant par la démocratie, comme le souligne le communiqué de la Fondation.
Une exposition jusqu’au 2 juin
Actuellement, la dessinatrice se trouve dans une situation précaire. En décembre 2020, elle a été visée par une plainte pour outrage à la Cour suprême, après sa série satirique sur l’institution judiciaire, déposée par un membre de l’aile étudiante du parti au pouvoir.
Le procureur a engagé des poursuites à son encontre. Toujours dans l’attente de son procès, si elle est reconnue coupable, Rachita Taneja pourrait être condamnée à six mois de prison selon la fondation. À l’heure actuelle, L’Inde se classe au 161e rang sur 180 pays en ce qui concerne la liberté de la presse, selon l’Index publié par les RSF (Reporters Sans Frontières).
Un hong-kongais, aussi récompensé
Autre lauréat pour le même prix, Zunzi, né à Hong Kong en 1955, un homme qui débutait sa carrière de caricaturiste politique en 1983 au sein du journal Ming Pao, souligne la Fondation dans un communiqué.
“Ses illustrations abordent des sujets sensibles dans l’esprit de la satire politique. Mais en mai 2023, dans un contexte de répression des libertés, Ming Pao met fin à son contrat” et “depuis 2023, ses livres et albums font partie des nombreux titres interdits dans les bibliothèques publiques”, ajoute la fondation. Selon l’Index de la Liberté de la Presse de Reporters Sans Frontières (RSF), Hong Kong se classe au 140e rang sur 180.
L’exposition de dessins de presse “Dessins pour la liberté”, qui se déroule jusqu’au 2 juin, met l’accent cette année trois sujets d’actualité : les droits des femmes, l’intelligence artificielle ainsi que les conflits contemporains au Proche-Orient, en Ukraine et au Soudan.
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