Les lauréats de la 86ème édition du prestigieux prix Albert Londres sont révélés. Parmi eux, Lorraine de Foucher, journaliste au Monde remporte la plus haute distinction journalistique dans la catégorie presse écrite. La journaliste est récompensée pour avoir mis en avant des sujets souvent tus dans notre société comme les violences faites aux femmes.
Le talent d’une journaliste féministe salué
Le prix Albert Londres est reconnu comme la plus haute distinction du journalisme francophone. Pour cette nouvelle édition, la journaliste Lorraine de Foucher remporte le prix de la catégorie presse écrite. Viols de Mazan, violences sexuelles sur les migrantes, ou encore dérives de l’industrie pornographique, la jeune femme de 38 ans est récompensée pour ses reportages sur des sujets trop souvent oubliés. Le jury salue sa capacité à traiter ces questions avec une « curiosité, un style et un respect » qui font d’elle une figure incontournable du journalisme d’investigation.
Journaliste chez le Monde, Lorraine de Foucher est spécialisée sur le sujet des violence faites aux femmes. Professionnelle et femme engagée, elle est aussi l’auteure d’un livre : « S’aimer comme on se quitte ». Si la journaliste confie qu’elle n’avait pas l’objectif de remporter le prix, elle a tout de même eu l’intention d’écrire des sujets qui pouvaient y concourir. Concernée par les violences faites aux femmes, elle a pour habitude mettre les sujets souvent tus dans la société au centre de ses productions. Affaire PPDA, viols de Mazan, accusation d’agressions sexuelle contre l’Abbé Pierre, affaire Jacques Doillon, ou encore les différentes affaires de viols mis en avant dans la presse. « Elle s’attaque a des sujets trop longtemps tus dans notre société » salue d’ailleurs le jury du prix.
Le prix du grand reportage moderne
Si cette 86ème édition devait initialement être remis à Beyrouth, la cérémonie s’est finalement tenue à Paris. En raison de la guerre entre Israël et le Hezbollah au Liban, souligne également la diversité des talents avec la remise de prix dans d’autres catégories : l’audiovisuel et le livre d’enquête. Ces distinctions rappellent l’engagement et la rigueur des journalistes dans leur quête de vérité. Si Lorraine de Foucher remporte la catégorie presse écrite, Germain Beslé et Antoine Védeilhé sont les lauréats pour la catégorie audiovisuelle et Martin Untersinger remporte celle du livre.
Albert Londres est connu comme étant le père du grand reportage moderne. Si a son époque les reporters n’existaient pas, il est le premier journaliste français à voyager pour écrire sur des sujets très tabous à l’époque. Le journaliste d’investigation décède en mer en 1932, alors qu’il rentre d’un voyage en Chine. La récompense qui porte son nom a été décernée pour la première fois en 1933. Pour participer au prix Albert Londres, les seules conditions auxquelles les candidats doivent répondre c’est être francophones et avoir moins de 41 ans. La carte de presse n’est pas nécessaire pour concourir, et le prix est ouvert à tous les genres de presse (économique, politique, sportive, culturelle…). Les journalistes peuvent se présenter à titre individuel, sans être recommandés par un journal, un diffuseur, une société de production ou un éditeur.
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