De la peinture à la sculpture en passant par la photographie, les talents des femmes présentes dans l’exposition Les Militantes, à découvrir à la maison Guerlain, sont multiples.
Chaque année depuis 1828, Guerlain profite de sa renommée pour organiser une exposition et mettre en lumière un sujet ou un domaine qui lui tient à cœur. “Dans cette maison, on ouvre la porte à des artistes en devenir, chaque année, avec 2 grands temps d’exposition : une autour de la photo, -les Guerlain étaient passionnés par la photographie-, et une sur l’art contemporain.”, explique Ann-Caroline Prazan, Directrice Art, culture et patrimoine.
Des militantes féministes
Cette année, les femmes engagées, militantes, sont mises à l’honneur par la commissaire d’exposition Caroline Messensee. “Ici, nous voulons mettre en lumière leur capacité à faire bouger les lignes et à être de véritables « game changers””, se réjouit Véronique Courtois, Présidente de la Maison Guerlain, “c’est une fierté pour Guerlain de les rassembler”.
Parmi ces game changers, Sir Zanele Muholi. L’artiste, engagé.e pour la cause des femmes noires en afrique du sud et partout dans le monde, est non-binaire et lesbienne. A travers ses photos, Muholi “documente et archive les vies et luttes des communautés LGBTQI+, évoquant le sort de travailleuses noires sud-africaines, les violences et questions d’identités”.
Chez Guerlain, le mur marbré face à la porte arbore l’oeuvre d’Eléa-Jeanne Schmitter. À travers sa série « 40 ans 70 kg », “Eléa-Jeanne Schmitter questionne la notion de neutralité. Être un homme, être blanc, avoir 40 ans et peser 70 kg serait une moyenne universelle.”
Icône de l’art contemporain du XXe siècle, Niki de Saint Phalle est aussi exposée. Avec l’une de ses “Nanas”, elle décomplexe les femmes sur leurs rondeurs et leur redonne goût à la joie et à la féminité.
Une marque engagée pour l’environnement
Alors que la marque de luxe s’est associée avec LVMH Environnement pour cette nouvelle édition, elle revendique avec fierté son engagement pour le développement durable. “Nous sourçons nos matières premières dans le monde entier, dans des écosystèmes souvent fragiles.” , explique Veronique Courtois. “Nous avons révolutionné nos façons de faire, nos process et notre gestion des ressources humaines, partout. Notre programme « Bee Respect » de traçage et de transparence nous a notamment placés à l’avant-garde de notre industrie.”
C’est donc naturellement que la marque à l’abeille a choisi d’exposer des femmes engagées pour l’avenir de la planète pour sa nouvelle exposition. Béatrice Arthus-Bertrand, par exemple, s’est inspirée de ses souvenirs de la mer noire causée par l’Amoco Cadiz en 1978 pour créer sa sculpture, “Colonne vertébrale“, à partir de galets emprisonnés dans une structure noire.
Etel Adnan, de son côté, représentait sans relâche la montagne qu’elle avait sous les yeux lorsqu’elle habitait à San Francisco, comme pour l’immortaliser avant qu’elle ne disparaisse. Elle disait “pouvoir dessiner les yeux fermés tellement ce paysage était imprégné dans son cerveau”.
“Les Militantes”
68 Avenue des Champs-Elysées
75008 PARIS
Jusqu’au 14 novembre 2022.