Le Prix Niépce 2024, souvent considéré comme le Goncourt de la photographie, a été attribué à Anne-Lise Broyer. Son travail lie étroitement littérature et image, a rapporté l’association Gens d’images, créatrice de cette récompense.
Un prix décerné aux photographes actifs
Ce prix créé en 1955, est doté de 15.000 euros, remis chaque année à un photographe professionnel de moins de 50 ans, français ou résidant en France depuis plus de 3 ans.
Anne-Lise Broyer, née en 1975, commence la photographie en entrant à l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs (Ensad). À 19 ans elle trouve «son médium». Celle qui petite avait des images mentales et des visions de ses lectures n’avait pas «compris» jusqu’à ses études qu’il y avait la photographie pour les illustrer.
Son travail lie intimement littérature et image. Elle écrit, dessine, photographie, enseigne, réalise du graphisme et de la scénographie. À 49 ans, la lauréate est «très émue» et surtout «reconnaissante pour le travail de tous les gens qui contribuent à son art».
20 ans de travail singulier
“Un grand merci à Emmanuelle Kouchner d’avoir proposé ma candidature cette année au Prix Niepce. Sa lettre de présentation de mon travail m’a beaucoup touchée, elle a su voir dans mon travail ce que beaucoup ne voit pas et que pourtant je m’attèle à rendre visible.” remercie la photographe dans un récent post Instagram.
“Merci aux deux précédentes personnalités qui m’avait déjà soutenue pour ce prix, Solenn Laurent et Audrey Bazin. Je tiens à remercier chaleureusement tous les membres du jury qui ont élu cette année mon écriture. Merci à Gens d’images mais également aux partenaires de ce prix, Picto, l’Adagp et la BnF. Pour écrire, il faut aussi des interprètes, je remercie avec beaucoup d’affection Guillaume Geneste.” poursuit-elle.
Depuis plus de 20 ans la photographe poursuit “un travail photographique singulier pouvant se résumer comme une expérience de la littérature par le regard en nouant très intimement lecture et surgissement d’une image, écriture et photographie”, explique l’association dans un communiqué.
De nombreuses collaborations éditoriales
Cela est illustré par ses nombreuses collaborations éditoriales avec Pierre Michon, Bernard Noël, Colette Fellous, Yannick Haenel, Jean-Luc Nancy, Suzanne Doppelt, Mathilde Girard, Léa Bismuth, Muriel Pic, Jean-Luc Germain, Colin Lemoine…
“J’ai besoin de ce bagage littéraire pour fabriquer des images”, expliquait la photographe en 2023 à l’occasion d’une exposition avec le photographe René Tanguy, consacrée au Chili de leur homologue Sergio Larrain.
Le retour de l’argentique
Se définissant comme une “photographe plasticienne”, Anne-Lise Broyer intervient également en dessinant à la mine graphique directement sur le tirage argentique et “fabrique des situations visuelles qui renvoient plus à la spécificité de l’image photographique et à son histoire technique (dessin photogénique, daguerréotype…)”, ajoute l’association.
Normalement son travail est présenté dans la Galerie S dans le 3e arrondissement à Paris mais sa dernière exposition s’est clôturée en février. Elle sera aux Invalides avec son projet Les attaches qui sera disponible, en 2025.
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